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Ingénierie de la sécurité incendie : un projet national aux multiples facettes

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Il serait difficile de le contester : l’ingénierie de la sécurité incendie (ISI) vise un enjeu majeur : celui de la maîtrise du risque incendie par scénarios identifiés et non plus par adoption de dispositions prédéfinies. L’ISI consiste en une démarche alternative à l’approche de type "prescriptif" adoptée par la réglementation en France depuis des décennies. Par son engagement dans le Programme National ISI, le CSTB participe activement à la réflexion centrée sur l’atteinte d’objectifs et de performances en matière de protection contre les incendies, plutôt que sur les seuls moyens à mettre en place.

La sécurité incendie est gérée, dans la réglementation, par trois exigences fondamentales : la tenue mécanique du bâtiment, le désenfumage et la maîtrise du développement de l’incendie. Dans tous les cas, il convient de vérifier que les matériaux considérés peuvent résister aux agressions mécaniques et thermiques auxquelles ils seront soumis.

Dans l’approche ingénierie (ISI) on cherche à quantifier le risque encouru, celui-ci résultant de la combinaison de la vulnérabilité (probabilité de défaillance) et de l’enjeu (gravité des conséquences). Les objectifs à atteindre restent les mêmes que ceux visés par la réglementation.

Pour la maîtrise du risque, deux approches sont possibles. Les méthodes traditionnelles posent uniquement la question des moyens à mettre en place pour diminuer un risque donné. L‘approche ISI utilise comme paramètres d’entrée l’analyse statistique de scénarios d’incendie et leur probabilité d’occurrence. Cela passe par l’identification des risques encourus, la probabilité de défaillance des divers éléments d’un bâtiment, la gravité des conséquences… L’ISI comporte quatre principaux jalons : le recensement des scénarios (départ et développement de feu, détection, alerte, comportement des personnes…), la sélection des "histoires" les plus représentatives, l’évaluation du risque et l’étude des mesures compensatoires ou correctives à déployer.

L’ISI, sans chercher à se substituer à la réglementation et autres normes en vigueur, trouve sa place dans le cas d’ouvrages importants, complexes et possédant de forts enjeux au niveau sécurité. Les ouvrages existants, pour lesquels l’application de la législation peut se révéler particulièrement difficile, constituent également des cibles où l’ingénierie de sécurité incendie trouve toute son application.

 

PN ISI, une pièce en trois actes

Le Programme National d’Ingénierie de la Sécurité Incendie (PN ISI) porte sur trois axes de travail :

  • La méthodologie
  • Les outils
  • La valorisation et la communication.

Vingt-deux actions ont été définies. Celles-ci étant menées par sept groupes différents. Trois sont pris en charge par le CSTB, deux par le CERIB et deux par le CTICM. La fin des travaux est prévue d’ici trois ans et le budget de ce projet se chiffre à 4,5 M€.