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La Recherche en Europe avec Eurekabuild

Elle emploie plus de personnes que n'importe quel autre secteur industriel. Or, son importance est souvent mal identifiée et ses performances mal prises en compte. Une raison essentielle vient de la composition de son corps social formé d'innombrables PME. Sous la pression des contraintes imposées par l'urgente défense de l'environnement et par la nécessité d'économiser l'énergie, les méthodes de construction ont besoin de progresser. Il a donc fallu s'organiser, en particulier dans le domaine de la R&D en Europe pour la construction. Ainsi a été créée en octobre 2004 une plate-forme européenne technologique pour la construction (ECTP), qui regroupe aujourd'hui près de 1 000 acteurs de la R&D en Europe.

Parmi les objectifs assignés à la plate-forme (dont le Secrétariat a été confié au CSTB), l'un des plus importants porte sur une vision de la construction en Europe à horizon 2030. Quelle doit être la stratégie de recherche ? Quels sont les besoins en investissements ? Quels plans d'action faut-il lancer ? Un agenda de recherche stratégique a été mis sur pied de façon à donner des éléments de décision et de planification aux instances européennes comme la DG Recherche de la Commission Européenne, aux administrations nationales comme les ministères, ou aux organisations internationales comme Eureka, afin qu'ils soutiennent de façon coordonnée le secteur de la construction dans les années à venir.

Eureka a été créé en 1985 à l'initiative de 36 gouvernements, dont la France, pour renforcer la coopération entre les entreprises et les instituts de recherche européens. C'est un label internationalement reconnu et pour les entreprises, l'obtenir est un atout majeur dans leurs relations avec leurs partenaires financiers, techniques et commerciaux. Initiés par des industriels, des grandes entreprises comme des PME, des centaines de projets Eureka voient le jour chaque année.

Le fonctionnement d'Eureka repose sur des budgets nationaux et est issu d'initiatives du "terrain". Ce sont les entreprises qui choisissent de faire une proposition de recherche. Elles n'ont pas à intégrer un programme prédéfini. En revanche, elles doivent être plusieurs, appartenir à des pays différents et avoir pour objectif l'amélioration de leurs produits.

Dans ce cadre, vient d'être inséré le parapluie EurekaBuild qui, comme son nom l'indique, est destiné à recevoir les projets du secteur de la construction. C'est un parapluie constitué en un réseau de 15 pays, en place pour trois ans. En France, les deux organismes animateurs sont la DRAST (Direction de la Recherche et de l'Animation Scientifique et Technique, ministère de l'Equipement) et le CSTB, représentés respectivement par Dominique Pierroux et Luc Bourdeau. « Notre objectif est de faire naître le plus de projets possible, le plus grand nombre de coopérations entre les industriels, explique Luc Bourdeau. Jusqu'à maintenant, le secteur de la construction n'était pas organisé dans Eureka. »

Les animateurs d'EurekaBuild recueillent les idées. Ils organisent, servent de moteur et d'accélérateur à la mise en réseau d'entreprises soucieuses de faire aboutir des innovations qu'elles vont gérer en consortium européen. Actuellement, une dizaine de projets bénéficie des financements Eureka. Eurekabuild devrait faire doubler leur nombre rapidement.