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GPBAT et GDBAT, pour la gestion écologique des bâtiment

Le ministère de l'Equipement loge 110 000 agents sur 10 000 implantations réparties dans toute la France. Ceci représente 5 millions de m², dont la gestion est tenue par les 200 services auxquels ils sont affectés. Un suivi national a été mis en place et les 99 responsables nationaux possèdent le même outil de gestion qui leur permet d'évaluer les aspects économiques de fonctionnement et de comparer les résultats à l'ensemble des observations nationales.

Or, aujourd'hui, la lutte pour la protection de l'environnement impose également de réduire les consommations d'énergie. Le parc immobilier est très hétérogène. C'est dans ce cadre que le ministère de l'Equipement a lancé une recherche méthodologique. Les experts en développement durable du CSTB ont été associés à cette démarche qui a donné naissance à GPBAT et GDBAT. Ce dernier est un site Internet de conseil aux actions d'amélioration des performances énergétiques des bâtiments et à l'attention des gestionnaires immobiliers du ministère. GPBAT est un outil d'analyse et d'évaluation de ces performances.

Luc Crozier, chef du Bureau de la Politique Patrimoniale, a coordonné cette mission : « Nous avions deux objectifs : utiliser toutes les informations que les gestionnaires avaient réunies (les factures, par exemple) et nous servir des documents et des informations issus de notre outil de gestion. Et puis, il fallait que la méthode soit compatible avec la compétence de tous nos agents amenés à s'en servir. »

Reflet des méthodes de travail

« Nous n'avons pas d'emblée proposé une solution technique, explique Hossein Vaezi Néjad, le chargé du projet au CSTB. Nous avons fait des enquêtes auprès des agents gestionnaires pour savoir comment ils travaillaient, pour déterminer leurs besoins. Nous savions que la solution dépendait de leur motivation. Quelque chose qu'ils ne se seraient pas appropriés n'avait aucune valeur. »

Le CSTB s'est attaché à confronter les différentes phases du projet au terrain. Les propositions de sites à entrées techniques ont été écartées au profit de l'approche expérimentale. Les agents souhaitaient avoir un outil simple, fiable, reflétant leurs méthodes de travail et leurs exigences. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère de l'Equipement, échangeant nos points de vue et nos expériences pour nous placer au plus près des besoins des gestionnaires », explique le CSTB. Des prototypes ont été réalisés, puis testés. Un système permettant de proposer des actions correctives a été mis en place sous forme de guide. Il peut répondre à chaque cas, du plus simple au plus compliqué. « Nous avons demandé au CSTB d'établir ce guide en ligne sur Intranet pour nos agents, commente Luc Crozier. Nous ne voulions pas de document imprimé. »

Aujourd'hui, les outils existent. Les gestionnaires du parc immobilier du ministère de l'Equipement peuvent se connecter facilement sur GDBAT. Il leur suffit d'indiquer leur adresse de messagerie et un mot de passe leur est renvoyé automatiquement. Convivial et simple, GDBAT fait appel à un principe d'autodiagnostic. L'agent pourra y trouver les conseils et les plans d'actions pour améliorer les performances énergétiques de son parc qu'il aura évalué avec GPBAT. Il entre ses données et se situe par rapport au parc immobilier de son département ou à d'autres patrimoines de même nature. Tout est mutualisé.

L'ADEME a été sollicitée pour apporter une contribution financière au projet. Gérard Guyot, ingénieur au département Bâtiment et Urbaniste, a participé au comité de pilotage et au suivi de l'opération : « Le point fort de ce projet est de permettre une meilleure connaissance de la qualité et de la performance des bâtiments en matière de consommation énergétique. Il permet une vision comparative par rapport aux parcs immobiliers de mêmes caractéristiques. C'est important. On peut réagir grâce à des indicateurs. Cela provoque aussi une prise de conscience pour faire progresser l'ensemble, à l'heure où les exigences écologiques de l'Europe sont de plus en plus fortes. Les bâtiments anciens sont concernés par les directives européennes. »