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Solutions pour bassin olympique

« A moins de deux kilomètres du front de mer, le bassin est très exposé au vent », explique Mario Candel, ingénieur chargé du projet pour l'agence Gilles Noyon, maîtrise d'œuvre de l'opération. Dans une course, tout le monde doit avoir les mêmes chances. Les concurrents subissent la même épreuve. Les contraintes naturelles ne peuvent pas les discriminer. Or, ici, l'ambition est d'accueillir des compétitions internationales réunissant les meilleurs spécialistes du monde. Autre contrainte importante : c'est la Fédération Internationale des Sociétés d'Aviron qui a déterminé l'axe des lignes d'eau. « Nous ne pouvions pas changer l'orientation. L'ouvrage est parallèle à la côte, exposé au vent du large sur toute sa longueur. Nous avions donc besoin d'études précises en soufflerie avec des compétences spécifiques pour les mener à bien. Voilà pourquoi nous nous sommes rapprochés du CSTB. » Pour Bertrand Ringot, Président du SIVOM de l'Aa et Maire de Gravelines, lui-même ancien athlète international d'aviron, l'objectif est de faire homologuer le bassin pour accueillir des compétitions aussi prestigieuses que les championnats du monde : « Nous sommes au carrefour des grands pays d'Europe du Nord. Nous pouvons proposer un site exceptionnel. C'est pourquoi ces études sur le vent sont si importantes. »

La mission du CSTB a démarré par un diagnostic. Marc Dufresne de Virel et son équipe ont étudié les vents dominants, leur force, leur direction ainsi que leur influence sur l'agitation du bassin. « La solution initiale a longtemps consisté à élever une grande butte paysagée le long du bassin. Or, nos études nous ont dirigés vers des solutions plus adaptées évitant des effets de perturbations dépressionnaires. Nous avons proposé des alternatives comme la combinaison d'un écran végétal, de micro buttes et de brises vents. » Pour analyser la pertinence de ses propositions et pour tenir compte des exigences de la Fédération Internationale d'aviron, le CSTB a établi une distribution de la vitesse des vents à partir de dix ans de statistiques météorologiques. Ses équipes ont aussi réalisé une maquette du bassin au 1/150e sur laquelle elles ont fait des mesures de vitesse en soufflerie.

« Nous, nous sommes spécialisés dans les créations paysagistes, dit Mario Candel, maître d'œuvre du projet. C'était la première fois que notre bureau d'études prenait en charge un tel projet. Le CSTB nous a donné une palette de solutions possibles. Et c'est grâce à ses compétences que nous avons pu aborder le projet sous un angle plus scientifique. » « Cette collaboration nous a permis de comprendre plus aisément les mécanismes liés au vent et les incidences sur notre future réalisation, complète Bertrand Ringot, Président du SIVOM. Nous avons bénéficié de résultats très précis et très complets. »
Le bassin de compétition d'aviron fait partie d'un grand programme de parc paysager. Ce site jouxtant les Rives de l'Aa doit être aménagé sur 175 hectares et répondre aux besoins de loisirs et d'espaces naturels que ressentent les habitants de la région. Nous sommes près de Dunkerque. La présence du tissu industriel pèse sur le paysage. Quand le projet sera achevé, ce sera tout un complexe sportif qui verra le jour. Il offrira à ses visiteurs toutes sortes de plaisirs comme l'aviron, le canoë kayak, la voile, la randonnée, la course à pied, la plongée dans un cadre boisé et verdoyant… Et ce, dans une optique de développement durable.