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Cité de la musique et de la danse de cuivre et de grès vêtue

Pour ce futur Conservatoire national de région, Henri Gaudin, a fait le choix du cuivre en couverture, couplé au grès des Vosges en façade. Il joue ici volontairement avec la matière et parvient à un mariage entre pierre et métal, très usités en Alsace. « C'est en regardant l'environnement immédiat que j'ai conçu la Cité : la place de l'Etoile et les pans de toiture verte de la flèche. Alors, dans les murs du Conservatoire, c'est le grès des Vosges qui est présent. Quant à la couverture, retournée en corniche, elle est en cuivre oxydé pour être en accord avec la cathédrale », explique l'architecte.

L'ouvrage est formé de deux cours intérieures (éclairées par de vastes galeries de distribution), d'un auditorium, de salles de cours, d'une bibliothèque. À l'angle, la salle d'orgue en forme de cône tronqué. Ce R+6 de 9 000 m² de surface utile sonne le coup d'envoi à la création d'un pôle culturel d'envergure entre Place de l'Etoile et bassin d'Austerlitz avec, notamment, la construction prochaine de la Grande Bibliothèque.

L'ATEx porte sur un procédé de toiture non ventilée dite "chaude", contrairement au procédé standard de toiture ventilée "froide". Avantage de ce principe : fournir en une seule opération isolation et étanchéité de l'ouvrage. Le procédé de "toiture chaude en cuivre TECU" de l'entreprise Tréfimétaux (groupe KME) s'est avéré particulièrement probant, en raison du tracé tortueux d'une couverture large de 800 m². Il consiste en la superposition d'un support de type bac acier nervuré, bois ou béton, d'un pare-vapeur, d'un isolant en laine minérale ou perlite fibrée recouvert d'un écran d'interposition, d'un système de fixation comportant des pattes - plaquettes fixes ou coulissantes associées à des buses plastiques et d'une couverture en cuivre TECU Patina (patine verte) réalisée à l'aide de feuilles avec pose à joint débout. Les jonctions transversales des feuilles peuvent néanmoins être réalisées par soudage TIG. Les pentes de couverture à joint debout sont pour leur part conformes au DTU 40.45 ("couverture par éléments métalliques en feuilles et longues feuilles en cuivre"). Ce système est destiné aux toitures avec pente minimale de 5 %, de forme plane ou courbe, situées sur des locaux à faible ou moyenne hygrométrie (ce qui exclut d'emblée les piscines), et en climat de plaine.

Isolation par l'extérieur

Contrairement à de la couverture ventilée "froide", la couverture non ventilée "chaude" permet de faire en une seule opération ce qui relève généralement de deux corps de métiers : les couvreurs et les étancheurs. Ici, il s'agit d'un produit deux en un : on couvre et l'on isole - étanche en même temps. « L'avantage de notre procédé réside dans la suppression possible de la volige qui vient normalement supporter une couverture froide ventilée, explique Pierre Rivassou, chargé de prescription chez Tréfimétaux. Ici, tout repose sur un support, qu'il soit en bois, en béton ou en acier, avec intégration directe de l'isolant au niveau du complexe de toiture. Cela permet de faire en un seul lot l'isolation, l'étanchéité et la couverture de l'ouvrage, ce qui évite du même coup de recréer une charpente comme ce serait le cas avec de l'isolation par l'intérieur. Pour le Conservatoire, des pattes d'attaches traversent la laine de roche haute densité pour venir reprendre le bac acier. Ce concept d'assemblage d'environ 20 cm d'épaisseur permet notamment de protéger la charpente de trop grands chocs thermiques. »

Fiche technique

  • Maîtrise d'ouvrage : Ville de Strasbourg
  • Mandataire : S.E.R.S
  • Maîtrise d'œuvre : Henri Gaudin, architecte ; OTH Est, économiste
  • Bureau de contrôle : Socotec
  • Entreprise titulaire du lot couverture : Pertuy Construction
  • Entreprise sous-traitante : Wiedemann & Fils
  • Entreprise de façonnage de cuivre : Hussmann
  • Cuivre TECU Patina : Tréfimétaux (groupe KME)