BATIMAT - du 7 au 12 novembre à Paris

BATIMAT 2005 sera avant tout un rendez vous international puisque pas moins de 30 % des exposants sont inscrits "hors France", avec de nouveaux venus remarqués comme les Etats-Unis, la Russie, la Grèce ou encore la Turquie, représentés par de grands groupes industriels venant exposer des produits à haute technologie. « BATIMAT est aujourd'hui un salon européen, explique le président du CSTB Alain Maugard. C'en est fini du salon français à vocation internationale, d'où la question d'actualité désormais récurrente et complexe de l'emploi de produits dans des cultures de construction différentes. »

BATIMAT, ce n'est pas un mais six salons réunis sous un même toit : le gros œuvre, la menuiserie fermeture, la finition décoration, le matériel outillage, le bâtiment intelligent, et l'informatique télécommunications. Parallèlement à ces espaces, le CSTB s'est engagé dans une série de conférences et de tables rondes, seul ou en partenariat avec d'autres organismes. Ce sera ainsi le cas de la table ronde sur les bâtiments à énergie positive animée par le CSTB ou encore du colloque préparé conjointement avec l'Association pour le développement de la domotique et de l'immotique. Sans compter les interventions sur le stand du CSTB sur des thèmes aussi variés que le désenfumage des bâtiments, la réglementation thermique 2005, l'accessibilité ou l'enveloppe active.

La fiche de déclaration environnementale, navire amiral du développement durable

Le développement durable, bannière du salon 2005, n'a pas été choisi par hasard. Au regard des innovations du moment, il apparaît ainsi que ces dernières visent globalement à répondre de plus en plus finement et concrètement à la problématique de la gestion raisonnée de l'énergie et à celle de la qualité des produits mis en œuvre. Le développement durable porte tout à la fois sur les produits et sur les bâtiments eux-mêmes. Pour les matériaux de construction, le point culminant de cette démarche est sans nul doute la fiche de déclaration environnementale, un descriptif technique qui, même s'il est encore imparfait, demeure le passeport indépassable dans le domaine de la prescription HQE. Les industriels qui cherchent à améliorer leurs produits le font désormais en pensant aux débouchés possibles dans le secteur de la HQE. Cette dernière apparaît ainsi comme l'arbitre entre les objectifs thermiques et les objectifs de non gaspillage des produits, le tout dans la perspective de l'entrée en vigueur de la RT 2005 et de l'harmonisation européenne. C'est un fait : nombreux sont désormais les industriels qui se mobilisent pour améliorer leurs produits d'un point de vue environnemental, via notamment le document le plus abouti à ce jour qu'est cette fiche de déclaration environnementale. Ce que confirme Jean-Christophe Visier, chef du département développement durable au CSTB : « Les industriels se sont mis d'accord pour fournir une information basée pour tous sur les mêmes critères de respect de l'environnement. D'ici BATIMAT, les fabricants désireux de montrer patte blanche vont ainsi s'engager dans l'obtention de ce document qui est un gage reconnu de conformité à un cadrage environnemental général ». La fiche, si elle est un point clé, n'a cependant de sens que si elle est incorporée dans un ouvrage. D'où la nécessite de raisonner en termes d'ouvrages de référence.

Faire payer au foncier le surcoût du développement durable

Sur les ouvrages eux-mêmes, l'innovation est toute entière tournée vers le secteur de la façade et des toitures, soit le domaine de l'enveloppe appelée à devenir dans un même temps dynamique et cinétique. L'innovation est tirée tout à la fois par un désir de meilleure architecture mais aussi de multifonctionnalité de la façade, laquelle signifie depuis quelques années le parti pris esthétique de la maîtrise d'œuvre. L'enveloppe, c'est pour l'heure le cheval de Troie des ouvrages dits à « énergie positive ». Un concept qui n'a pour l'heure plus rien de futuriste comme le confirme Alain Maugard pour qui « les technologies actuelles rendent déjà possibles des opérations de démonstration viables avec un surcoût économique quasiment nul. Nous sommes désormais dans une configuration où il faut développer des solutions et non plus des ambitions. Reste que si le bâtiment à énergie positive n'est plus hors de portée économique, la hausse vertigineuse du foncier demeure un frein à son développement. L'idée du COS préférentiel serait un moyen d'en faire payer le surcoût, sachant que pour l'heure, la montée des prix du foncier ne contribue en rien au développement durable. » Une façon de contrecarrer le coup d'épée dans l'eau qu'est la hausse vertigineuse du foncier sur l'impact environnemental du secteur de la construction.