Dont acte avec la nouvelle surface commerciale angevine, le premier ouvrage "durable" de la chaîne. Lequel vise dès le départ des objectifs de réduction des consommations énergétiques parfaitement identifiées, soit 10% sur le poste dépenses en eau, 10% sur les dépenses d'entretien et de maintenance et 15% sur le poste consommations d'énergie.
Le Monoprix d'Angers se situe à l'intérieur du centre commercial "Fleur d'eau", un large projet immobilier lancé par le promoteur Apsys, en lieu et place des anciennes halles de la ville. Monoprix était ainsi preneur d'une surface de 2 000 m² au cœur d'une opération globale dont il n'avait pas la complète maîtrise d'ouvrage. Pourtant ? le promoteur s'est montré particulièrement intéressé par la démarche environnementale de Monoprix, notamment en matière d'insertion urbaine, une des cibles phares du référentiel HQE. Le travail effectué sur les façades a d'emblée été compris par Apsys. « Pour le magasin d'Angers, explique Olivier Arquié d'Alto Ingénierie, AMO HQE sur cette opération, la question en filigrane était de savoir comment bâtir un magasin HQE dans un contexte général qui, au départ, ne l'était pas. Monoprix a été très moteur pour convaincre le promoteur de l'utilité d'une enveloppe active intelligente et a pris en compte, pour la coque du centre commercial, certaines dispositions en accord avec la HQE, telles que le remplacement des tours aéroréfrigérantes ou l'insertion dans l'existant. »
Cette cible, qui s'inscrit dans une liste élargie de 18 objectifs HQE, a conduit à la mise en œuvre de vitrages faiblement émissifs. Tout en limitant les apports solaires, ils assurent dans le même temps la transmission de la lumière naturelle. Justifiée par une simulation du rayonnement solaire sur le magasin, ce traitement qualitatif des baies vitrées entraîne de fait une réduction des consommations énergétiques, la zone des caisses située la plus proche des façades étant également celle qui bénéficie la première de la mise en lumière artificielle. Le poste électricité et régulation a donc été l'objet de toutes les attentions. L'éclairage (ballasts électroniques) est ainsi raccordé à la GTC, tout comme l'ensemble des matériels de production de froid alimentaire.
Une pompe à chaleur eau/air réversible sur boucle d'eau assure les besoins en froid/chaud du magasin ; un poste important puisque 60% des rayonnages sont de l'alimentaire, dont 20% en produits frais. « La régulation des meubles froids est très complexe, explique Olivier Arquié, car ils sont fortement soumis à l'hygrothermie du magasin. Les risques de prise en glace occasionnent des fuites de froid vers l'extérieur -l'ambiance froide classique au centre des allées- et du même coup une consommation électrique inutile. D'où la mise en œuvre à Angers d'une gestion électronique du dégivrage/remise en froid au sein de la production de froid alimentaire, permettant ainsi d'arriver à notre objectif de réduction de 15% du poste consommations énergétiques. »
Pour assurer l'évacuation des calories, le choix s'est porté sur des "dry coolers" à la place des tours aéroréfrigérantes originellement prévues par Apsys, afin d'éliminer tout risque de propagation des légionnelles en cas de maintenance défectueuse.