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PICADA : premiers résultats encourageant

Commercialiser, dès la fin de l'année 2005, des produits incorporant du dioxyde de titane (TiO2), aisément applicables à froid en façade et développant des propriétés autonettoyantes et dépolluantes : tel est l'objectif de PICADA* dans le cadre du programme européen « Competitive and Sustainable Growth » (5e PCRD). Des tests de validation permettent de sélectionner les produits les plus efficaces :

  • En laboratoire, sur des échantillons de petites dimensions, afin d'éliminer les formulations les moins performantes,
  • Sur macro-échelle : en laboratoire, pour déterminer les niveaux de dépollution en mode dynamique vis-à-vis des NOx et COV. Les tests sont effectués sur une surface de 4 m² dans l'installation Indoortron du Centre commun de recherche de la Commission Européenne en Italie,
  • Sur site-pilote : réduction au 5e d'une rue de quartier où la source de pollution est générée artificiellement et soumise à des conditions atmosphériques naturelles et mesurées,
  • A échelle réelle. Le site n'a pas encore été déterminé. Y sera effectué un suivi de contrôle des phénomènes d'auto-nettoyance et de dépollution.

Rues canyons sur site pilote

Les résultats livrés par le site-pilote, à Guerville en banlieue parisienne, apparaissent comme les plus probants, car plus proches des futurs essais in situ. Ils servent par ailleurs à valider le modèle numérique développé MIMO, grâce auquel les écoulements d'air et des polluants dans des zones construites, et en particulier pour des rues canyons, peuvent être simulés. Le site pilote simule une ambiance réelle avec trois rues canyon construites par assemblage de 12 conteneurs, qui créent artificiellement trois rues, chaque rue fournissant 200 m² de surface exposée. Les murs sont recouverts de panneaux de mortier avec ou sans formules PICADA (mortier de référence sans TiO2, mortier PICADA avec TiO2, et peinture translucide PICADA contenant du TiO2). Afin de minimiser la variation des conditions de turbulence, les mesures sont effectuées dans la rue centrale. La source d'émission de gaz est connectée à un tuyau perforé dont on mesure la vitesse, la température et la composition des gaz sortant. Des analyseurs de NOx et O3 prélèvent des échantillons en continu depuis le haut d'un conteneur. Des mesures de COV sont par ailleurs réalisées deux fois par jour dans la rue traitée en TiO2.

Abattement des polluants

Les premiers résultats validés montrent qu'en fonction de paramètres maîtrisés, la diminution des concentrations en NOx entre la rue (avec dioxyde de titane) et la rue de référence varie notablement : dans les cas les plus défavorables d'orientation de vent, la dépollution avoisine les 20 % ; on estime à 80 % l'abattement des polluants dans les cas les plus favorables. Le site pilote a également montré une très forte concordance entre les résultats des mesures et les résultats provenant de la modélisation. Pour l'essai in situ, GTM conduit actuellement une analyse du potentiel d'application des produits sur des façades parisiennes. Avec, peut-être, à la clé un vrai premier bâtiment autonettoyant et dépolluant…

* PICADA est doté d'un budget de 3,4 millions d'euros, dont 50 % sont pris en charge par la Commission Européenne

Partenaires...

Un consortium de 8 industriels et laboratoires de recherche a été constitué pour le projet PICADA, chacun chef de file dans son domaine d'excellence :

  • GTM construction (France) est chargé du management et de l'organisation générale,
  • Le Centre technique du groupe Italcementi (France et Italie) est chargé de la fabrication d'échantillons pour les tests et d'une grande partie des expérimentations en laboratoire,
  • Millennium Chemicals (Grande Bretagne) intervient dans l'approvisionnement en TiO2 et dans la détermination des formulations des enduits transparents,
  • L'Université Aristote de Thessalonique (Grèce) intervient spécifiquement dans le traitement des données de l'expérimentation in situ et la modélisation de dépollution en milieu urbain,
  • Le Centre National de Recherche Scientifique Demokritos (Grèce) intervient dans la validation à grande échelle des résultats obtenus en laboratoire sur l'effet dépolluant de l'enduit,
  • Le Conseil National de Recherche de l'Institut des Technologies de Construction (Italie) évalue le comportement de toutes les formulations photocatalytiques dans la dégradation des composés organiques volatiles absorbés dans l'atmosphère,
  • Dansk Beton Teknik (Danemark) est impliqué dans l'organisation et le suivi des expérimentations, au niveau de la détermination des formulations et du suivi des essais in situ,
  • Le CSTB est chargé de l'évaluation de l'aptitude à l'emploi des produits photocatalytiques en tant que revêtement de finition et de la validation des performances auto-nettoyantes des matériaux, de l'analyse du cycle de vie des produits photocatalytiques.