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Premiers ATE et marquage CE sur des ciments à prise rapide

Le temps de début de prise de ces ciments à prise rapide varie de une à dix minutes. Ce sont des ciments spéciaux qui ne relèvent pas de normes européennes. Ils doivent donc faire l’objet de la procédure d’Agrément Technique Européen (ATE) pour être marqué CE.

Deux types de ciments à prise rapide viennent d’obtenir des ATE délivrés par le CSTB ; ils résultent de deux procédés de production très différents. L’un est un liant hydraulique dont les matières premières sont extraites d’une seule couche géologique spécifique et homogène constituée d’argile et de calcaire et cuites dans des fours verticaux à une température inférieure à 1 200°C. Le second type de ciment, à développement de résistance rapide, a été mis au point dans les laboratoires de recherche et breveté au cours des années 90. Sa fabrication consiste en un mélange maîtrisé de constituants et fait appel aux technologies et outils modernes de production des ciments.

Destinés à la fabrication de bétons, mortiers et coulis, ces ciments sont utilisés pour applications variées : travaux de second œuvre et de réparation nécessitant un durcissement rapide, étanchéification de canalisations en béton ou d’arrivées d'eaux parasites de structures enterrées, revêtement de remblais et de talus, fabrication de mortier et de béton prêt à l’emploi… Ces ciments intéressent également le secteur de la préfabrication pour leur prise et développement de résistance rapides qui permettent d’augmenter de façon significative la cadence du nombre d’éléments fabriqués par coffrage et par jour.

Pour répondre à la demande des industriels, le premier travail du CSTB a consisté à établir les CUAP (voir encadré). Le travail a particulièrement porté sur les caractéristiques spécifiques de ces ciments : établissement de modes opératoires d’essais en accord avec les temps de prise rapides, évaluation de la durabilité... Mais, chaque fois que cela a été possible, les experts du CSTB ont intégré dans les CUAP les exigences des normes existantes, en particulier les EN 197-1, EN 197-2 et, pour ce qui concerne les méthodes d’essais, les normes de la série EN 196.

Suite à la délivrance des ATE, le marquage CE des 5 ciments a pu démarrer en 2007. Le système d’attestation retenu est le même que celui des ciments courants soit 1+ (essais et certification du produit par un établissement extérieur). Organisme notifié pour les prestations correspondantes, le CSTB collabore avec le LEMVP (Laboratoire d’Essais de la Ville de Paris) et l’ITC (Istituto per le Tecnologie della Costruzione). Ces deux organismes possèdent une très grande expérience dans le domaine de la certification d’usines de fabrication de ciments et des essais associés, en France et en Italie.

*Common Understanding for Assessment Procedure


Elaboration d’un garde corps en atelier

Liens

Les ATE délivrés par le CSTB sont disponibles sur son site Internet : http://www.cstb.fr/evaluations/ate/rechercher-un-ate.html

Lien sur le site de l’EOTA pour interroger la liste de l’ensemble des ATE en cours de validité : http://www.eota.be/


Usine de préfabrication qui utilise le ciment à prise rapide et réalise plusieurs rotations par jour, optimisant ainsi l’emploi des équipements de production.

Deux procédures pour un ATE

Pour délivrer un ATE, la Directive des Produits de Construction prévoit deux procédures.

  • L’ATE peut être établi sur la base d’un Guide (ETAG) rédigé par un Comité d’experts européens. C’est la procédure adoptée, par exemple, pour la délivrance des ATE sur les chevilles.
  •  En l'absence de guide, il peut être établi sur la base d’un CUAP*. Celui-ci est rédigé par l’un des organismes d’agrément. Le CUAP, puis le projet d’ATE, sont ensuite transmis aux autres organismes d’agrément européens pour adoption conjointe. C’est cette dernière procédure qui a été choisie par la Communauté européenne pour l’établissement des ATE sur les ciments à prise rapide.

Les ciments courants sous norme européenne

Les ciments font partie des matériaux de construction dont l’histoire de la normalisation et du marquage est l’une des plus anciennes. C’est au cours du XIXème siècle que des travaux scientifiques ont conduit au développement des ciments tels que nous les employons aujourd’hui. En France, les travaux de normalisation ont débuté dès 1919 et le marquage NF VP a été appliqué à l’ensemble des usines qui en faisaient la demande après guerre en 1947.

Plus récemment, au niveau européen, la norme EN 197-1 sur les ciments courants a été adoptée en 2000 et le  Marquage CE, basé sur cette norme, en 2001. Le Mandat M/114 de la CE « Ciment, chaux de construction et autres liants hydrauliques » de 1997, identifie plusieurs catégories de ciments et liants qui doivent faire l’objet de Normes européennes harmonisées, notamment, en plus de ciments courants déjà mentionnés, les ciments spéciaux à faible chaleur d’hydratation et résistants aux sulfates, les ciments alumineux, les ciments à maçonner, les liants routiers et les chaux de construction.

Actuellement une cinquantaine de ciments et liants différents sont couverts par la normalisation européenne. Malgré cette forte histoire de la normalisation et du marquage, certains liants spéciaux ne sont pas couverts par les normes européennes. C’est le cas des ciments à prise rapide.