Archives

Le CSTB a accueilli les 12èmes rencontres du Groupe de Recherche Feux du CNRS

Sous la responsabilité de l'Institut des Sciences et Technologies de l'Information et de l'Ingénierie (INST2I) du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le Groupe De Recherche Feux (GDR feux) s'est donné pour mission de répondre aux questions soulevées par les feux et leurs conséquences, pour renforcer la synergie des activités de recherche. Ce groupe est un lieu d'échange, de partage et de rencontres. Tous les acteurs du secteur y sont représentés, laboratoires et centres de recherches universitaires, entreprises privées, centres techniques et laboratoires publics et privés.

Le CSTB accompagne les acteurs de la construction impliqués dans le domaine de la sécurité incendie, notamment au travers de ses études d'ingénierie du désenfumage et de l'assistance à la maîtrise d'ouvrage. Il mène également des travaux de recherche. Les thèmes abordés lors de ces douzièmes journées ont été construits autour d'enjeux clés : métrologie, lutte contre l'incendie et évaluation des modèles numériques. En particulier, le département Sécurité Structures Feu du CSTB a présenté ses travaux en modélisation des phénomènes du feu. Ceux-ci sont appliqués à la sécurité incendie, avec l'amélioration des capacités prédictives des outils de calcul en matière de développement du feu et de mouvement de la fumée à l'intérieur des bâtiments. « Ces travaux visent à prédire le dégagement de chaleur produit par la combustion, explique François Demouge du CSTB, la perte de masse des objets en feu ainsi que la production d'espèces chimiques comme le monoxyde carbone (CO) et les suies. » L'influence de la nature des matériaux d'isolation thermique a pu être évaluée avec deux modélisations réalisées sur un feu dans un compartiment.

La recherche sur la sécurité incendie au CSTB

Deux axes fondent la recherche au CSTB. D'une part, la volonté des pouvoirs publics de réduire l'émission des gaz à effet de serre produits par les bâtiments conduit à l'émergence de nouveaux produits, dispositifs constructifs et concepts architecturaux, pour lesquels il est important d'étudier l'impact sur la sécurité des usagers en cas d'incendie. D'autre part, les évolutions réglementaires récentes débouchent sur une approche performancielle ; celle-ci repose pour une grande partie sur l'utilisation de codes de calcul de mécanique des fluides (par exemple, depuis 2004, l'ingénierie du désenfumage). Les travaux du CSTB ont pour objectif de rendre ces méthodes fiables, performantes et évolutives. Les outils développés au CSTB offrent la possibilité d'évaluer les solutions constructives développées dans une optique de développement durable et constituent d'ores-et-déjà une aide à la décision des experts en charge de la sécurité incendie dans les établissements recevant du public, les immeubles de grande hauteur et l'habitation.

Groupe de Recherche Feux : ses thématiques prioritaires

La source de l'incendie - du processus à l'échelle des matériaux -, la détection de l'incendie, sa propagation et l'évacuation des personnes, l'inter-comparaison de modèles… sont au cœur des échanges du GDR Feux.
Les phénomènes physiques mis en jeu dans un incendie sont multiples et variés. Il s'agit d'étudier des processus multi-échelles. L'échelle la plus fine est représentée par la source de chaleur et les matériaux mis en jeu. La dégradation thermique, la pyrolyse, l'interaction flamme-matériaux et l'extinction sont des phénomènes insuffisamment connus. Il s'agit de connaître les échanges et la propagation du foyer dans son voisinage immédiat. Cela conduit à étudier les caractéristiques des panaches de flammes, les échanges thermiques avec le voisinage et les émissions de fumées ou d'espèces toxiques. Enfin, la plus grande échelle concerne les phénomènes de propagation à l'ensemble de l'environnement, comme la propagation d'un local à un autre ou la transition d'un feu de maquis à un feu de cime.
Pour comprendre le déclenchement et la propagation d'un incendie, plusieurs étapes sont nécessaires : analyse du couplage des processus, simulation et modélisation des phénomènes et enfin développement et mise au point de techniques expérimentales adaptées, à la fois à l'échelle du laboratoire et à grande échelle. L'une des principales difficultés est de bien comprendre et d'évaluer la source  pour ce qui est de sa puissance dégagée, sa puissance rayonnée ou de la pyrolyse. L'un des scénarios mal connu est le cas de la combustion sous-ventilée des matériaux, qui se produit souvent, surtout à pleine puissance quand le régime de combustion est contrôlé par la ventilation du local.