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Pour vieillir à domicile et sauvegarder son autonomie

Après l’appel à candidature lancé en décembre dernier, le ministère de la Santé a tranché : c’est le dossier de candidature porté par le pôle de compétitivité  SCS (Solutions Communicantes Sécurisées) qui finalement a été retenu. SCS est un pôle de la région PACA, mais de dimension mondiale. La candidature portée par le pôle SCS regroupe les CHU de Nice - partenaire historique du CSTB dans le domaine du maintien à domicile des personnes âgées -, de Limoges, de Toulouse et de Grenoble ainsi que d’autres organismes de recherche, dont le CSTB, qui a fait du maintien à domicile un axe d’études et de recherches.

L’enjeu est de taille pour le futur Centre de Référence National. A l’heure où le nombre de médecins diminue et où le nombre de pathologies chroniques augmente et au moment même où les personnes âgées sont en demande pour rester le plus longtemps possible chez elle en sécurité, il est temps de se mobiliser largement pour, en réseau, concevoir, expérimenter, et plus tard évaluer des solutions techniques assurant autonomie, confort de vie, sécurité et assistance à domicile.

En 2006, 610 000 personnes âgées ont été prises en charge chez elles et on assiste à un très fort développement des services à la personne : soins infirmiers, livraisons de repas à domicile. En matière de sécurité, les systèmes classiques de type médaillons portatifs électroniques n’apportent pas toutes les garanties recherchées pour avertir des situations d’urgence : les personnes âgées les posent et les oublient souvent, notamment la nuit quand elles se lèvent ; elles ne sont plus conscientes suite à une chute et ne peuvent l’activer. Enfin, ces systèmes ne permettent pas de traiter de la prévention.

Eviter les situations d'urgence

Patrick Morand, Directeur du Département Technologies de l’Information et de Diffusion du Savoir, au CSTB à Sophia Antipolis, témoigne : "Nous travaillons aujourd’hui, avec les gérontologues du CHU de Nice, sur la compréhension de l’aptitude de la personne à vivre seule chez elle  en sécurité, le principe étant non plus d’instrumenter la personne, mais son logement." Des capteurs d’activité sont installés dans les logements des personnes âgées. Ils sont communicants par radiofréquence et à basse consommation afin que l’installation et la maintenance dans un bâti existant soient simples et économiques. Situés à des endroits clés (points d’eau, porte du réfrigérateur, plaques de cuisson, etc.), ils permettent de recueillir des données sur l’activité de l'occupant. L’analyse et la corrélation des informations permettent d’identifier les activités principales de la personne âgée : toilette, préparation et prise de repas, moments de repos dans la journée… et d’évaluer sa capacité à rester seule chez elle en sécurité. Le suivi et l’analyse dans le temps de l’activité permet également de travailler sur la prévention, en repérant des comportements inhabituels, des écarts par rapport aux rythmes habituels de vie qui peuvent être significatifs d’altérations physique ou psychique. Leur détection au plus tôt peut permettre d’éviter des situations d’urgence par la mise en place anticipée ou le renforcement de dispositions d’accompagnement.

Le CNR santé à domicile et autonomie bénéficiera d’un soutien financier du ministère de l’Industrie à hauteur de 4 millions d’euros sur trois ans. Objectif ? Dès 2012, s’autofinancer et, en 2014, pouvoir évaluer et labelliser ce type de solutions innovantes sur un marché très porteur…


Luc Châtel, alors secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie et de la Consommation, devant le laboratoire Gerhome
Luc Châtel et Patrick Morand, Directeur de l'établissement de Sophia Antipolis

Les plus de 65 ans...

  • Représentaient 16,5 % de la population française en 2007
  • Représenteront 25,5 % de la population française en 2010 et 41,8 % de la population française en 2050 !