Les moisissures n’ont qu’à bien se tenir !
Jusqu’à présent, détecter une contamination fongique revenait à rechercher les développements visibles, les odeurs suspectes ou encore les signes d’humidité. Il était également possible de prendre des échantillons d’air, puis d’identifier et compter les moisissures cultivables. Repérage tardif, contaminations non visibles : aucune technique globale ne permettait d’arrêter une contamination avant que des dégâts irréparables ne soient constatés. La technologie de détection des moisissures mise au point par le CSTB va améliorer la situation…
Les moisissures, quelles qu’elles soient, émettent des COV (composés organiques volatiles) dès le début de leur développement. Ces derniers ont la particularité de traverser les parois et d’être détectables par des capteurs, au bout de deux jours seulement ! Ce sont sur ces indicateurs chimiques spécifiques de la croissance fongique que le CSTB s’est basé pour mettre au point un indice de contamination cachée et récente. Il a par la suite été testé dans le cadre de la campagne Logements menée par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI).
Un brevet national, bientôt international
Cette technique de détection complètement novatrice a vu le jour en 2005, alors que Stéphane Moularat faisait sa thèse. En mars 2007, le chercheur et le CSTB ont décidé de faire breveter l’indice (pour les logements et les différents lieux historiques) en France. Publié dans plusieurs revues internationales, l’indice a suscité l’intérêt de nombreux pays. Un engouement qui a incité le CSTB et Stéphane Moularat à passer à une phase internationale du brevet d’ici septembre 2009. "Il s’agit de valoriser cet indice auprès d’un public international afin d’élargir son champ d’actions," explique Stéphane Moularat. Nul doute que les moisissures installées dans les lieux historiques ont du souci à se faire…