La tour Franklin à Montreuil se reconstruit une image
Des cadres aluminium de faible épaisseur
Manuel Montès et Jacky Favrou, responsables de l’exécution du marché pour Ouest Alu, expliquent que le choix d’une typologie de façade avec une lame d’air respirante (en contact avec l’extérieur au moyen d’orifices munis de filtres perméables à la vapeur d’eau) s’est naturellement imposé. "Les blocs préfabriqués en usine, dont les hauteurs correspondent à ceux des étages, ne devaient pas se déformer sous l’action des différences de pression d’air entre l’extérieur et l’intérieur de la lame d’air. Un équilibre de pression était nécessaire. A défaut, les façades auraient présenté des reflets dus aux déformations des verres", développe Jean-Louis Galéa, responsable de l’Appréciation Technique d’Expérimentation pour le CSTB. L’épaisseur des cadres en aluminium thermolaqué a par ailleurs pu être réduite au minimum. Manuel Montès précise : "Une simple ventilation de la lame d’air, avec des entrées et sorties d’air en haut et en bas de celle-ci, n’aurait jamais permis de réaliser une masse de pareclose extérieure visible de 85 mm pour un joint creux de 20 mm seulement !"
Pour mener à bien cette entreprise de mise aux normes de confort acoustique et thermique, les allèges en béton et les vieilles menuiseries ont évidemment été supprimées. Tous les nez de plancher ont été rallongés jusqu’au nu extérieur des poteaux. Les blocs de 3,30 m de haut, constitués d’un verre extérieur monolithique durci de 10 mm et d’une paroi isolante intérieure en vitrage feuilleté, ont ensuite été fixés au moyen de pattes en acier réglables dans les 3 dimensions en recouvrement des ouvrages en béton des années 70.
Au final, la nouvelle peau ne laisse à première vue rien deviner de l’aspect brutaliste d’origine. L’illusion d’un bâtiment entièrement neuf est presque parfaite. Les anciens poteaux, mis en couleur et perceptibles en arrière plan des nouveaux vitrages, restent le seul clin d’œil au passé. Ils participent par un jeu de transparence à l’animation de façades planes et lisses, auxquelles ils rendent un peu de profondeur. Une profondeur qui achève l’inscription de l’IGH dans son espace urbain.