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Radon : un projet pour la protection des bâtiments et des populations

Le radon est un gaz radioactif naturel, inodore, incolore, issu de la désintégration de l'uranium et du radium présents dans la croûte terrestre, en particulier dans les roches granitiques et volcaniques. Il se diffuse dans l'air et s'accumule dans certaines parties des bâtiments par effet de confinement. Le radon d'origine naturelle est la deuxième cause d'irradiation après les expositions médicales. Il est reconnu par le CIRC comme cancérogène pulmonaire certain.

Démarré l’été dernier, pour une période de trois ans, le programme RADPAR (RADon Prevention and Remediation) est coordonné par l’université de Macédoine et réunit 19 organismes de 15 pays européens, dont le CSTB pour la France.

Le radon, une priorité européenne

Afin d'améliorer la prévention et les stratégies de remédiation actuellement en place, le programme de recherche RADPAR s’est fixé comme objectifs d’évaluer précisément l’impact sanitaire de l'exposition au radon sur les populations et de développer des stratégies de communication sur le risque lié à l’exposition au radon. Il proposera des procédures de contrôle des technologies, évaluera la rentabilité de la prévention et les stratégies de remédiation dans l'Union européenne. Le volet de la formation professionnelle sur la mesure du radon, la prévention et la remédiation dans les bâtiments ne sera pas oublié.

Evaluation des techniques de protection

Le CSTB dirige le groupe de travail "Evaluation des techniques de protection contre le radon", l'un des sept groupes de ce programme de recherche. Il vise en premier lieu à évaluer les conflits éventuels entre économies d'énergie et réduction de l'exposition au radon. Cette partie sera mise en place grâce à l’identification des techniques d’économies d’énergie (par la mesure et l'étude sur des maisons passives notamment) et leur influence sur l’exposition au radon.

L’établissement de protocoles de contrôle des technologies associées à la protection des bâtiments viendra dans un second temps. Un ensemble de systèmes est actuellement disponible sur le marché : de nombreux industriels, par exemple, ont mis au point des membranes bloquant la diffusion du radon. "Le CSTB a un véritable rôle d’appréciation objective et technologique de ces produits, afin de pouvoir mettre en place des protocoles harmonisés à travers l’Europe," explique Bernard Collignan, ingénieur au CSTB et responsable du groupe de travail. Enfin, la réalisation de trames communes de formation professionnelle pour mesurer le radon, le prévenir et y remédier clôturera ce groupe de travail. Il s’agira de définir les outils qui permettront de répondre au développement des compétences des professionnels.

"Contribuer à ce type de programme de recherche est extrêmement intéressant : il s’agit de mutualiser et de capitaliser les connaissances et de faire profiter la majorité des pays des progrès réalisés chez certains", conclue Bernard Collignan.