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SIMBIO : pour des bâtiments économes en énergie

Esquisse placée sur le site

Le monde de la construction doit effectuer une mutation profonde avec l’émergence, dès demain, des bâtiments basse consommation (BBC), étape transitoire, avant l’arrivée en force – pour après-demain – des bâtiments à énergie positive (BEPOS). Pour les premiers, l’échéance est fixée à 2012. Huit ans après, les seconds seront sur le devant de la scène. "Dans un cas comme dans l’autre, les acteurs du bâtiment vont se trouver face à des exigences de qualité très nettement renforcées et à une rupture profonde dans les modes constructifs déployés jusqu’à présent, affirme Jean-Christophe Visier, Directeur Energie du CSTB. Heureusement, les outils numériques pour concevoir, réaliser et exploiter les ouvrages ont beaucoup évolué. Utilisés à bon escient, ils peuvent accompagner efficacement ces changements." Et faire en sorte que des bâtiments performants au niveau énergétique sur le papier le soient réellement une fois construits. En théorie du moins, car c’est là où le bât blesse. Aussi performants soient-ils, les logiciels mis à la disposition des professionnels sont rarement "communicants" entre eux. D’où la grande difficulté pour les différents acteurs impliqués dans la chaîne de construction d’un ouvrage de travailler de façon collaborative et transverse, le seul chemin pourtant pour offrir une garantie de résultat à leurs donneurs d’ordre.

De la conception jusqu'à l'exploitation

Avec le soutien de l’ADEME et du PUCA, le CSTB, le CEA et le CNRS se sont regroupés pour lancer le programme de recherche SIMBIO. L’objectif de ce projet est de développer les actions de recherche et développement qui permettront de proposer aux professionnels du bâtiment des suites logicielles innovantes leur donnant la possibilité de mener à bien la totalité d’une opération immobilière répondant aux nouvelles exigences énergétiques. De A à Z, c'est-à-dire de la conception de l’ouvrage jusqu’à son exploitation. "En juillet 2008, nous avons lancé en liaison avec un ensemble d’acteurs de la filière l’étude de définition de ce projet, poursuit Jean-Christophe Visier. Celle-ci passe par une analyse de l’état de l’art de ce qui est fait actuellement sur notre thématique de recherche, la définition des besoins des professionnels ainsi que des travaux à mener dans le cadre de SIMBIO. Dès 2010, le projet devra associer d’autres acteurs dans ce projet, à savoir les donneurs d’ordres, les bureaux d’études, les majors du BTP, les exploitants, les éditeurs de logiciels, etc." D’ores et déjà, les résultats préliminaires de cette enquête ont mis en exergue trois points particuliers : le besoin crucial d’intégration entre les multiples instruments informatiques existants, l’utilité de concevoir une maquette numérique permettant, pour un projet donné, de faire le lien entre les différents acteurs impliqués, et la mise au point d’outils prenant en compte des aspects tels que la consommation électrique ou la production locale d’énergie.

Première esquisse avec Google Sketchup
Estimation du potentiel ENR du bâtiment en fonction de l'environnement (soleil, masques des bâtiments environnants...)
Maquette numérique IFC du bâtiment, en phase APS/APD

L'union fait la force

SIMBIO donne l’occasion aux équipes scientifiques, dont les actions étaient jusqu’à présent très segmentées, de travailler en symbiose sur une problématique "bâtiment" parfaitement définie. L’alliance de trois organismes majeurs de la recherche hexagonale montre leur volonté d’unir leurs forces afin d’aller plus vite et plus loin pour répondre à une attente du marché. Le CNRS apporte sa vision amont et conceptuelle de la recherche, le CEA possède une expérience reconnue dans les projets complexes de numérisation (par exemple dans le secteur de l’automobile) et la réputation du CSTB en tant qu'"ensemblier" du bâtiment n’est plus à faire.