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Quand le bâtiment devient intelligent

Passer d'une stratégie de l'offre produits à une stratégie de solutions : tel est le credo de Schneider Electric. Sachant que le lot électrique représente 10% du coût du bâtiment, que le coût annuel des fluides en exploitation est également de 10%, que le coût annuel d'exploitation maintenance est de 8%, et qu'enfin, remettant tout cela en perspective, plus de 40% de l'énergie globale consommée en France l'est par le secteur du bâtiment, les enjeux liés à l'efficacité énergétique des activités hébergées par les constructions sont considérables.

D'où le leitmotiv de Schneider : travailler à la sobriété de la construction, avec des choix d'architecture permettant de minimiser les besoins d'éclairage, de climatisation et de chauffage, via le contrôle et la régulation, métier de Schneider, mais aussi via la génération d'électricité in situ (solaire, cogénération, pile à combustible, etc.).

Schneider Electric s'est donc attelé depuis plusieurs années à concevoir des produits qui participent de ce concept de "bâtiment intelligent", remettant au goût du jour la domotique qui avait dans le passé péché par excès d'orgueil, avec des produits qui pouvaient difficilement trouver des débouchés sur le marché du particulier. Trop chers, trop complexes, s'adressant à un public se sentant très peu concerné par les problématiques environnementales, les innovations d'alors auront fait long feu. « Tout ceci est en train de changer », estime Benoît Jacquemin, « sous l'impulsion, notamment, du secteur du logement qui, en s'équipant pour le multimédia, créé un appel d'air pour une domotique seconde génération qui pourra se greffer sur cette activité du divertissement et des loisirs. »

Lever de nombreux écueils

Pour l'heure, il faudra lever un certain nombre d'écueils, le premier étant le manque de flexibilité et d'évolutivité de la distribution électrique caractérisée par de multiples câbles inesthétiques conçus pour alimenter classiquement jusqu'à cinq prises dans une seule pièce. Il s'agit donc d'aller vers des architectures électriques réparties ; en clair, de trouver des produits plus intelligents permettant une multiplicité d'accès à la communication, grâce à une gestion technique du bâtiment (GTB) plus fine et personnalisée. D'où l'idée d'une architecture en bus, avec une distribution dans des coffrets manufacturés disposés dans les plénums, des dispositifs beaucoup moins rigides et davantage intuitifs. « Nous cherchons des solutions discrètes qui soient des architectures évolutives », explique Benoît Jacquemin. « C'est le cas, par exemple, de notre bureau du futur où l'ensemble de la distribution électrique est incorporé dans le mobilier. Cette bulle sans câble, qui est motorisée, dispose d'un système de reconnaissance biométrique, avec un éclairage par leds et la possibilité de déplacer les luminaires grâce à une alimentation électrique par le sol sans câbles. Au final, il s'agit de réfléchir à de nouveaux moyens d'amener de l'énergie et des informations jusqu'aux usages grâce à une meilleure intégration du contrôle des applications du bâtiment. »

Technologies moins chères et plus maniables

Autre piste de travail pour Schneider Electric : le contrôle du bâtiment ou "control command". En d'autres termes, comment contrôler au mieux tous les équipements structurels d'un ouvrage que sont la ventilation, l'éclairage, le réseau électrique, les dispositifs de sécurité, la protection contre le soleil, etc., à partir de terminaux qui ne soient ni trop onéreux ni trop rigides dans leur évolutivité et leur utilisation. Un challenge au vu des systèmes existants et qui sont pour l'heure réservés aux bâtiments de prestige, avec fréquemment une configuration en "câblage" logiciel.

La solution : partager des capteurs avec des terminaux supervisant plusieurs installations en même temps, entraînant du même coup des économies d'échelle et offrant à l'occupant la possibilité de posséder son propre terminal d'ambiance afin de personnaliser sa zone. Inoccupée, celle ci pourra du même coup être mise en veille, d'où les économies d'énergie nécessairement induites. L'intégration dans le réseau IP/web assurera pour sa part une meilleure intégration dans le bâtiment et donnera la couverture du bâtiment à chaque acteur, une mise en action du dit "control command".

Parallèlement, la distribution électrique se dirige vers des systèmes davantage "plug and play", une organisation par zone duplicable se rapprochant d'une construction en lego de l'information technique du bâtiment. Pour l'y aider, les microsystèmes, la radio ou encore les microsources d'énergie sont amenées à se développer.

« L'avenir est au contrôle du bâtiment tertiaire, avec des technologies moins chères, plus flexibles et porteuses d'économie d'énergies, précise Benoît Jacquemin. C'est le cas notamment de l'éclairage, avec l'avènement programmé des leds déjà largement présents dans l'industrie automobile, de la dalle de plafond antenne capable de diffuser du son mais aussi de le masquer, ou encore de la fenêtre pourvue de vitrages électrochromes capables de réguler l'éclairage ainsi que la thermique. Dans tous les cas, il faut un minimum d'électricité pour rendre viables ces équipements, la commande multifonctionnelle par zone se révélant essentielle pour tirer le meilleur parti énergétique de ces installations. »