Une membrane simple peau pour le stade « Océane » du Havre

Érigé en seulement 430 jours ouvrés, le nouveau stade du Havre est présenté comme le premier stade français à énergie positive par son principal contributeur financier, la COmmunauté D’Agglomération du Havre (CODAH). Il remplace l’ancien stade Jules Deschaseaux, lui-même en grande partie reconstruit au lendemain de la seconde guerre mondiale, il y a plus de soixante ans.

Signes particuliers : ce nouvel équipement sportif de 25.000 places assises est multifonctionnel. Il accueille aussi bien des rencontres de football que des matchs de rugby, des manifestions musicales et des expositions. Son architecture « à l’anglaise » ne comporte pas de piste d’athlétisme et l’aire de jeu se situe au même niveau que les spectateurs les plus bas. Mais c’est surtout l’enveloppe qui a retenu l’attention du CSTB. Une enveloppe en ETFE qui arbore les couleurs bleu ciel et bleu marine de l’équipe de football locale, le Havre Athlétique Club (Le HAC).

Pour la première fois dans le cadre d’une ATEx, le CSTB a évalué une membrane constituée d’une simple peau d’Ethylène Tétrafluoréthylène, un matériau à l’origine développé pour l’aérospatial qui se caractérise par d’excellentes propriétés mécaniques, des vertus autonettoyantes et une bonne tenue aux UV dans le temps. Employée sous une forme multicouche dans le secteur du bâtiment, l’ETFE permet habituellement de réaliser de grandes couvertures en coussins d’air.

Au Havre, la membrane imaginée en simple couche court tout le long de l’enceinte sportive. Elle se retourne en couverture pour former un anneau bleu éclatant qui tranche avec son environnement industriel et ferroviaire. Astuce : pour obtenir des surfaces lisses et uniformes, cette membrane est mise sous tension au moyen de câbles en acier inox qui se glissent dans des gaines ménagée dans l’ETFE avant de se fixer sur la charpente métallique. Une mise en œuvre originale qui, nécessitant une grande précision dans le dimensionnement et la maintenance de la précontrainte pour éviter les déformations résiduelles, fait des émules. Dans un contexte non moins marin, la ville de Nice vient en effet de se doter d’un tout nouveau stade, l’Allianz Riviera, dont les façades se parent de voiles translucides en ETFE monocouche en s’inspirant du même principe.

* Ethylène Tétrafluoréthylène