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MuCEM : 8 ATEx pour valider les techniques innovantes de ce chantier hors normes

Passerelle FSJ éclairage MuCEM © Lisa Ricciotti

Le MuCEM dont la conception a été confiée à Rudy Ricciotti et Roland Carta s’est affirmé comme le bâtiment le plus emblématique d’Euroméditerranée, le grand projet urbain qui restructure le centre de Marseille depuis plus d’une décennie. Mais pour l’architecte Rudy Ricciotti, cette réussite unanimement saluée par la critique ne saurait occulter les difficultés techniques traversées : « Je n’ai pas conçu le MuCEM pour en faire un manifeste, assure-t-il dans un entretien réalisé pour l’exposition que lui a consacrée la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris, du 11 avril au 8 septembre 2013. Le MuCEM est une architecture climatique, alternative aux courants dominants […]. Il est une architecture sous influence locale, non impérialiste, totalement dénuée d’ambition ! Sauf qu’il fallait arriver à le faire et à le justifier… ».

En tout, pas moins de huit ATEx ont été nécessaires pour passer en revue toutes les techniques de construction non traditionnelles du musée. Á commencer par certains ouvrages en Béton Ultra Haute Performance (comme le BFUP – Béton Fibré à Ultra-haute Performance), tels ces 308 poteaux arborescents qui libèrent le centre du bâtiment de toute fonction porteuse (hormis le noyau).

Bombé, inversé, empilé

De son côté, le CSTB (et plus particulièrement les équipes de la Division Constructions Légères et Couvertures) a été sollicité pour livrer son expertise dans le cadre de trois d’entre elles. Deux Appréciations Techniques d’Expérimentation de cas B concernaient les façades en vitrage extérieur collé (VEC) que devait réaliser la société Ouest Alu. La première s’intéressait aux 80 m2 de vitrages bombés et 1720 m² de vitrages plans utilisés pour la partie administrative de l’édifice. La seconde concernait les façades des espaces d’exposition conçues en vitrage extérieur collé (VEC) inversé. Une mise en œuvre délicate dans la mesure où les vitrages de grandes dimensions – les plus grands pesaient 1,2 tonne – devaient être acheminés et posés depuis l’intérieur du bâtiment.

Á la différence des deux autres, la troisième et dernière ATEx, était de cas A, une ATEx valable deux ans pour plusieurs chantiers pilotes. Elle visait des cloisons en verre résistantes au feu qui mesuraient jusqu’à 5,50 m de hauteur pour 7,70 m de longueur. Originalité du procédé : ces cloisons de l’entreprise Promat étaient constituées de plusieurs vitrages empilés, le poids propre de chacun d’eux étant repris par celui du dessous par l’intermédiaire de cales.

Entre verre et résille © Lisa Ricciotti
Piliers et résille en béton © Médiathèque Lafarge Charles Plumey-Faye
Essai AEV, réalisé dans le cadre de la justification technique de la façade exposition © Lisa Ricciotti

Fiche technique

Chantier expérimental : MuCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) - Marseille

Maîtrise d’ouvrage : Ministère de la Culture et de la Communication – Direction des musées de France

Maîtrise d’œuvre : Rudy Riciotti mandataire, Roland Carta & associés

Réalisation, pose et fabrication des façades VEC bombées et inversées : OUEST ALU

Réalisation des cloisons intérieures en vitrage empilé coupe-feu : PROMAT

Bureau de contrôle : CETEN APAVE

Ouverture au public : 7 juin 2013