La parole à...

Sylvie Ravalet

Directrice générale déléguée
Directrice générale adjointe en charge de la Stratégie et des Finances

Hervé Charrue

Directeur général adjoint en charge de la Recherche et du Développement

Charles Baloche

Directeur général adjoint en charge des Activités technologiques

La parole à ...

Hervé Charrue

Directeur général adjoint en charge de la Recherche et du Développement

Le bâtiment, objet hybride, espace presque infini d’innovations

La recherche du CSTB adresse les grands enjeux sociétaux de la vie quotidienne de chacun d’entre nous dans l’espace bâti. Cela va du bâtiment au quartier jusqu’à l’insertion urbaine et territoriale. Aux fondamentaux de sécurité, de santé, de confort, enrichis du développement durable aujourd’hui assumé, s’ajoutent des contraintes induites par les évolutions structurantes pour demain. Que ce soit la croissance démographique, couplée au vieillissement de la population et à une urbanisation débridée, l’appétence pour une qualité de vie revendiquée tant dans l’espace privé que public, le changement des modes de vie – relations, travail, loisirs, consommation, mobilité… – et ce dans une révolution numérique omniprésente, tout cela fait que le bâtiment au sens large constitue aujourd’hui une des réponses majeures. Le bâtiment est un objet hybride conjuguant des problématiques sociologiques, économiques et technologiques et c’est ce qui, en termes de recherche, en fait un espace presque infini d’innovations tant socio-éco-techniques, qu’organisationnelles et comportementales.

Au service des acteurs de la construction durable, le CSTB aborde ces nombreux sujets dans une logique d’intégration pluridisciplinaire aux différentes échelles, renforcée par des partenariats scientifiques et techniques structurants. L’année 2017 a vu aboutir, entre autres, les approches performancielles des solutions pour l’énergie, tant pour la rénovation que pour le neuf, la caractérisation multifactorielle (sanitaire, confort, énergie…) des différents espaces de vie avec leurs indicateurs et référentiels associés, la dynamique Building Information Model et son couplage aux outils de simulation via les maquettes numériques, les approches sémantiques et règles expertes indispensables à la mutation digitale de la construction… En parallèle, une vision plus applicative des résultats de recherche aux problématiques technologiques a été engagée. Elle soutient désormais les innovations produits et systèmes des industriels, que ce soit dans l’accompagnement de leur processus de création ou dans l’adaptation des outils et méthodes mis en œuvre pour leur évaluation globalisée.

Alors que s’engageait la rédaction de la feuille de route de la recherche du CSTB à l’horizon 2030, l’évaluation des résultats du quadriennal par le Conseil scientifique du CSTB a souligné la pertinence des choix scientifiques et techniques proposés. Au-delà de la poursuite des fondamentaux (maîtrise des risques, santé, énergie – environnement, économie – usages, numérique), l’élargissement aux enjeux liés aux données, au vieillissement, à la durabilité, à l’économie circulaire, mais tout autant l’investigation des nouveaux modes (des nouvelles façons ?) de construire sont vivement encouragés, ainsi que l’accentuation des partenariats académiques nationaux et internationaux.

Dans le cadre de la propriété intellectuelle, 2017 a vu la mise en place d’une politique de brevets plus volontariste, permettant de protéger les différents résultats de la recherche et ouvrant la voie à une dynamique de partenariats industriels pour leur valorisation. Le CSTB vise à promouvoir, tant en interne qu’auprès des acteurs économiques, une recherche plus finalisée, plus à l’écoute des besoins des marchés, mais soutenue par une excellence scientifique, dont les marqueurs restent les publications scientifiques, les brevets et le développement de la recherche partenariale.

Sur le plan de la valorisation de la recherche, outre une croissance continue de la recherche partenariale avec les PME, les grands groupes, les collectivités territoriales, on peut noter deux actions les plus représentatives de la position du CSTB : d’une part en soutien à l’action publique le développement de la plateforme KROQI, dans le cadre du Plan transition numérique dans le bâtiment, qui permettra aux acteurs des TPE/PME d’aborder simplement et en confiance le virage du numérique, ouvrant la voie à un ensemble de services performants et à une mutation réussie du secteur.

D’autre part, dans une perspective de mise à disposition des résultats de recherche aux secteurs économiques, la maturation de la filiale Bioguess, spécialisée dans la détection de contaminations fongiques, sur la base de technologies génériques permettant d’élargir l’application à de nombreux contaminants (mérule, xylophages, allergènes, etc.), que ce soit dans le bâtiment ou d’autres secteurs d’activité (agroalimentaire, santé, etc.).

En résumé si les avancées sont réelles, trouvant leur valorisation tant auprès des entreprises, des industriels que des services de l’État, notamment dans l’expertise des événements extrêmes comme la tempête Irma, les attentes sont toujours plus larges, révélées par les approches pluridisciplinaires, éclairées par les données aujourd’hui massives. L’orientation de la feuille de route de la recherche vers les sujets cruciaux tels qu’exposés ci-dessus ne sera alors possible que par une réelle politique de partenariats scientifiques et techniques et une volonté effective d’apporter des solutions aux différents acteurs. C’est exactement ce que 2017 préfigure !

2017 en images