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Doctorants au CSTB, ils (re)tracent leur chemin dans le monde scientifique

Journée des doctorants 2016 du CSTB, à Paris. Photo : Nicolas Richez

Explorer de nouvelles pistes, défricher ce qui n'est pas encore connu pour inventer le bâtiment et la ville de demain : c'est l'objet de la recherche scientifique au CSTB. Cette activité puise notamment sa force dans la recherche doctorale qui compte chaque année près de 60 jeunes chercheurs. Réunis le 4 octobre 2016 en présence de leur tuteur et directeur de thèse, à l'occasion de la Journée des doctorants du CSTB, ils ont partagé l'avancement de leurs études. Exercice de présentation, mais aussi moment d'échanges, cette journée a fait vivre la richesse des disciplines représentées : énergie-environnement, santé-confort, maîtrise des risques et numérique. Focus sur l'expérience du doctorat, première étape dans la recherche professionnelle, au travers de deux témoignages.

Nassiba Khelladi, actuellement en deuxième année de doctorat dans l'énergie du bâtiment, avec le Laboratoire des Sciences de l'Ingénieur pour l'Environnement (LaSIE) et le CSTB (direction Énergie-Environnement).

« J'ai réalisé des travaux sur la performance énergétique des bâtiments lorsque j'étais en stage de Master II au Laboratoire en Génie civil et Géo-Environnement. Il s'agissait de rapprocher les résultats de simulations thermiques dynamiques avec des consommations énergétiques de bâtiments en exploitation. J'ai souhaité continuer la recherche dans le cadre de la thèse, pour aller plus loin sur la modélisation de la performance énergétique. Je me suis engagée avec l'Université de La Rochelle et le CSTB dans l'étude d'une nouvelle méthodologie sur la calibration des modèles numériques.
Ma première année (2015) a reposé sur un travail bibliographique pour analyser les méthodes existantes. J'ai pu ainsi choisir une piste de recherche, avec deux critères : cohérence scientifique et reproductibilité de la méthode pour qu'elle bénéficie à l'ensemble des acteurs du bâtiment. La deuxième étape de la thèse, que j'aborde maintenant, consiste à appliquer cette méthode à un cas d'étude, pour lequel le CSTB dispose de données réelles. La prise en compte des besoins des acteurs, notamment les bureaux d'étude, et aussi le développement scientifique de méthodes statistiques, orientent mon travail. J'apprécie d'échanger sur ces sujets avec mon tuteur et l'équipe du CSTB, qui m'apportent leur expertise dans l'énergie et la modélisation. La science offre de multiples possibilités pour perfectionner les modèles numériques au service de la garantie de performance énergétique. Cette richesse rend la thèse parfois difficile. Ce qui me motive, c'est de développer des solutions nouvelles et pratiques à adopter par les professionnels du bâtiment ». > Poster scientifique

Stéphane Moularat, ingénieur d'étude et de recherche, chef de projets R&D en métrologie des aérocontaminants au CSTB. Il a réalisé une thèse de doctorat dans ce domaine entre 2001 et 2005, avec l'Université de Marne-la-Vallée et le CSTB (direction Santé-Confort).

« La thèse, c'est le moment où nous apprenons à faire de la recherche. Durant ma thèse, j'ai créé l'activité de biochimie au CSTB dans laquelle je continue aujourd'hui à développer des projets. C'était il y a 15 ans, avec l'Université de Marne-la-Vallée et le CSTB, j'ai travaillé sur une nouvelle approche scientifique pour détecter la présence de moisissures dans l'air intérieur à un stade précoce, c'est-à-dire avant qu'elles ne créent des problèmes de santé ou des dégâts sur le bâti. Et c'est là qu'est la difficulté, puisqu'alors elles ne sont pas visibles à l'œil nu.
Pour avancer sur cette question biologique, j'ai développé une approche chimique en prenant comme marqueurs les Composés Organiques Volatils émis par les micro-organismes. Je me suis également tourné vers d'autres disciplines en travaillant avec d'autres experts du CSTB (microbiologistes par exemple) et des acteurs du patrimoine. Grâce au Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques notamment, j'ai pu réaliser des prélèvements d'air in situ puis les analyser en laboratoire pour identifier la présence éventuelle de contaminations fongiques. À la fin de ma thèse, nous avions une solution de diagnostic avec le développement d'un indice, mais nous n'avions pas encore d'outil de surveillance temps réel pour les détecter sur place. Ce n'est que quelques années plus tard, en continuant les recherches avec le CSTB, que nous avons réussi à le mettre au point.
Ma thèse a été l'occasion de créer mon premier réseau dans la recherche, avec des spécialistes de différentes disciplines. Ce réseau a ensuite grandi, permettant de développer une recherche partenariale. L'équipe de biochimie du CSTB, elle-aussi, s'est étoffée et s'ouvre désormais à de nouvelles questions (détection d'insectes, développement d'autres indices) ».

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