Le BIM multi-échelles pour tous

“Tendance mondiale qui poursuit sa croissance, le Building Information Management (BIM) est source d’opportunités pour moderniser le secteur de la construction et de l’aménagement” , souligne Souheil Soubra, directeur des Technologies de l’Information au CSTB. Comme le montre la traduction du M par Management, le BIM concerne une façon optimisée de gérer l’information entre les acteurs, de manière fiable, évolutive et collaborative. Il contribue ainsi à améliorer la qualité et la performance des réalisations.

“Convaincu qu’il porte d’autant mieux ses fruits qu’il est adopté par toute la chaîne de valeur, le CSTB aide chacun à se saisir du BIM, de l’aménageur au promoteur-constructeur jusqu’à l’exploitant. Fort de sa double expertise dans le numérique et le bâtiment, le CSTB contribue à démocratiser l’usage du BIM à différentes échelles et à développer l’innovation numérique.”

Nouveauté majeure en 2017 : l’État a lancé l’expérimentation d’une plateforme numérique à grande échelle auprès des professionnels. Cet outil inédit baptisé “KROQI” facilite l’accès au BIM pour tous, notamment les TPE/PME, et s’inscrit dans l’objectif de l’État de généraliser l’usage du BIM dans la construction (Charte BIM 2022). Développée par le CSTB, cette plateforme sur le cloud propose aux acteurs des outils collaboratifs pour accéder à l’information à distance et interagir entre eux dans le cadre de projets BIM. Cette plateforme est amenée à s’enrichir : si elle offre déjà l’accès à eveBIM®, environnement logiciel open-BIM et multi-échelles du CSTB, elle va aussi accueillir d’autres services afin de constituer un écosystème BIM de référence. Par sa neutralité technique et sa conformité aux formats standards internationaux, le CSTB garantit l’interopérabilité des solutions proposées. Le CSTB accompagne également les acteurs dans le développement de services numériques innovants. Son incubateur de start-up, le CSTB’Lab, lancé en octobre 2017, accueille d’ores et déjà deux promotions de start-up porteuses de projets numériques. Il les accompagne dans le développement de solutions BIM et 3D à forte valeur-ajoutée pour le bâtiment.

Souheil Soubra ajoute : “Au-delà des prestations technologiques, le bon déploiement du BIM tient à l’accompagnement des acteurs dans leur appropriation de cette méthode de travail, et dans l’adaptation du BIM à leur activité.” Le CSTB aiguille tout acteur de la filière en ce sens, en élaborant avec lui une feuille de route BIM. Il définit les objectifs et les évolutions utiles dans l’organisation et les outils pour adopter le BIM par étape. Le CSTB apporte également son appui à la maîtrise d’ouvrage pour accompagner les projets. “Par son expertise BIM multi-échelles, le CSTB assure la qualité des contributions des acteurs et leur interface aux différentes étapes des projets, ce qui garantit la continuité des échanges et la pérennité de la démarche BIM”, souligne Souheil Soubra. Pour exemple, le CSTB est partenaire de plusieurs aménageurs ou maîtres d’ouvrage pour accompagner leur transition numérique via des projets pilotes qui concernent des territoires, des quartiers (à Bordeaux, Marseille, La Défense ou Paris) ou des bâtiments (hôpital, site universitaire, groupe scolaire). Par ailleurs, le CSTB contribue à la montée en compétences des acteurs vers un usage autonome du BIM. Son offre de formations favorise le partage des connaissances et l’application opérationnelle du BIM par le plus grand nombre. En 2017, quatre nouvelles formations sont proposées en salle Oscar Niemeyer, l’espace de simulation virtuelle et interactive ouvert par le CSTB à Paris, en septembre 2017. Celui-ci permet aux acteurs de mieux se projeter dans un nouvel environnement tout en bénéficiant d’un environnement de travail collaboratif.

“Parce que l’innovation numérique s’accélère, le CSTB poursuit également ses travaux R&D sur le BIM, en lien avec les technologiques émergentes”, poursuit Souheil Soubra. Ceux-ci concernent notamment la numérisation des territoires. L’acquisition d’images 3D à partir de drones, couplée à la sémantisation automatique en BIM, est un enjeu clé pour constituer le socle numérique de l’existant et faciliter l’investissement initial des acteurs dans le BIM. Un autre axe R&D du CSTB concerne le couplage renforcé des outils BIM avec les logiciels de calcul et de simulation. Il s’agit là de faire du BIM un outil d’évaluation puis d’optimisation des projets avec une approche systémique. Enfin, le CSTB s’attache à révéler le potentiel du BIM en lien avec l’intelligence artificielle. Il développe des solutions, actuellement en phase prototype, pour vérifier automatiquement la conformité réglementaire des projets. “Une clé essentielle pour garantir la qualité des réalisations et, en même temps, soutenir la liberté d’innover en confiance”, conclut Souheil Soubra.

Maquette numérique du projet d’aménagement “Belvédère” de l’EPA Bordeaux-Euratlantique