Nantes Métropole et le CSTB, partenaires autour de l’Observatoire du goût de l’eau

Test sensoriel et physiologique de la qualité perçue de l’eau. Photo : Aurélien Mahot

Améliorer le goût de l’eau potable tout en assurant la qualité sanitaire et un prix accessible : c’est l’objectif de Nantes Métropole, responsable de la gestion globale de l’eau sur 24 communes. Cette collectivité s’est associée au CSTB pour créer en 2017, l’Observatoire du goût de l’eau. Ce projet s’appuie sur une méthode innovante élaborée par le CSTB pour étudier objectivement la qualité de l’eau perçue par les usagers. Issue de travaux de R&D et brevetée, cette méthode d’analyse sensorielle trouve dans le projet porté par Nantes Métropole un terrain d’expérimentation. Elle contribue notamment à la qualité du service public et à l’amélioration des saveurs de l’eau du robinet. Les premiers résultats seront partagés en juin 2019.

L’Observatoire du goût de l’eau, fondé par Nantes Métropole avec le CSTB, a une spécificité : l’utilisation de la méthode d’analyse sensorielle auprès des usagers pour apprécier scientifiquement la qualité organoleptique de l’eau potable. Cette méthode innovante repose sur une évaluation objective et multicritères. Elle est complémentaire des tests sur la qualité sanitaire de l’eau. Dédiée à l’étude de la qualité perçue, elle a l’avantage d’aller au-delà des tests sensoriels classiques, qui s’appuient sur les déclarations des individus concernant les caractéristiques de l’eau.

L’analyse sensorielle et physiologique du CSTB permet en effet d’accéder aux réponses inconscientes d’un individu qui teste l’eau. Grâce à une série de capteurs, les réactions individuelles spontanées (variations de sudation, fréquence cardiaque, flux sanguin, etc.) sont recueillies de manière fine. Il est ainsi possible d’identifier l’intensité du stress physiologique et les émotions positives et négatives du corps humain avant même que l’individu en ait conscience et puisse les exprimer verbalement. Il réunit ainsi des éléments objectifs sur la perception des usagers.

Les résultats de l’analyse sensorielle et physiologique permettent de prendre en compte l’expérience réelle des usagers pour améliorer la qualité. Cette méthode est mise en œuvre par le CSTB dans le cadre de l’Observatoire du goût de l’eau nantais, au travers de campagnes trimestrielles de tests auprès d’usagers. Cette démarche répond à une préoccupation de la collectivité : être à l’écoute des usagers pour mieux connaître leur perception de l’eau du robinet, optimiser la qualité du service public de l’eau potable, et soutenir une amélioration des qualités organoleptiques de l’eau distribuée.

Par ailleurs, le CSTB a adapté cette méthode innovante à d’autres sens (odorat ou toucher par exemple) pour l’appliquer à d’autres produits (matériaux et produits de construction, transports, lieux de vie publics, cosmétiques, produits alimentaires, etc.). Il met son approche scientifique, basée sur des mesures sensorielles et physiologiques, au service du développement produit et de l’aménagement urbain, du suivi qualité et du marketing pour offrir une expérience utilisateur originale. Le CSTB accompagne les acteurs engagés dans l’amélioration du cadre de vie.

Denis Guilbert
directeur du Cycle de l’eau, Nantes Métropole
“La méthodologie scientifique du CSTB sur le paramètre ‘goût’ de l’eau, est très innovante.”

“Responsable de la politique publique de l’eau sur son territoire, Nantes Métropole s’assure de la qualité du service rendu aux usagers. Au-delà des exigences sanitaires, nous veillons au goût agréable de l’eau, comme pour tout produit alimentaire. Par ailleurs, 90 % de l’eau potable est issue de l’usine La Roche à Nantes, qui est en cours de modernisation. Une partie vient d’être reconstruite et mise en service et une autre est encore en travaux. Tout cela nous conduit à poursuivre le suivi qualité rigoureusement.

L’approche proposée par le CSTB nous a intéressés par sa méthodologie scientifique sur le paramètre ‘goût’ de l’eau, très innovante par rapport aux méthodes classiques (panels consommateurs). Dans le cadre de notre partenariat autour de l’Observatoire du goût de l’eau, nous avons commencé les tests auprès d’un panel d’usagers avec cette méthode sensorielle. Cela nous aide dans le pilotage de notre action, et nous soutenons cette innovation par son expérimentation grandeur réelle.

Lorsque nous avons lancé ensemble la plateforme d’essais Aquasim [2009], j’ai découvert combien le CSTB était actif dans de nombreux domaines de l’eau en lien avec nos préoccupations. On s’associe aujourd’hui autour de la mesure sensorielle mais aussi dans la gestion de réseaux d’eau, la récupération d’eaux pluviales, l’assainissement, etc. C’est important de partager une vision intégrée de la gestion durable de l’eau.”