À mesure réelle, solution opérationnelle : ISABELE au service du logement

Montrer que les promesses sont tenues, c’est tout l’enjeu de la mesure de performance énergétique intrinsèque du bâtiment, neuf ou rénové. En 2017, la méthode de mesure ISABELE du CSTB passe le cap du protocole R&D pour s’intégrer dans un dispositif opérationnel MERLiN mis à disposition de la filière professionnelle. C’est le résultat du travail porté par le CSTB, le CEREMA et le COSTIC dans le cadre du programme PACTE (Programme d’action pour la qualité de la construction et la transition énergétique). Zoom sur l’application de ce dispositif au service du logement et perspectives.

Il est essentiel de proposer une méthode partagée et fiable permettant de mesurer la performance énergétique du bâtiment sur le terrain. MERLiN apporte des réponses concrètes et opérationnelles sur ce sujet. S’appuyant notamment sur la méthode de mesure ISABELE du CSTB dédiée à l’enveloppe du bâtiment, MERLiN constitue une procédure complète. Son intérêt est d’offrir une photographie des caractéristiques énergétiques du bâtiment à réception de travaux : preuve de la performance atteinte, c’est aussi un élément pour engager la phase d’exploitation du bâtiment dans les meilleures conditions.

Le développement du protocole opérationnel de la méthode ISABELE est le fruit d’un travail collaboratif avec la filière. Il a aussi été l’occasion de préparer très en amont, le transfert de connaissances vers le marché. En 2017, des groupes de travail dédiés en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Bretagne ont notamment réuni maîtres d’ouvrage, bureaux d’études, opérateurs de mesures et représentants des professionnels. Ils ont accompagné l’élaboration et la validation de la méthode sur le terrain. En parallèle, ISABELE a finalisé son “Tour de France” au cours duquel elle a été déployée sur plusieurs chantiers. ISABELE est aujourd’hui prête pour la maison individuelle.

En 2018, dans le cadre du projet MERLiN, les travaux de R&D se prolongent pour étudier la reproductibilité de la méthode ISABELE sur le logement collectif et les bâtiments tertiaires. Par ailleurs, le CSTB travaille à l’adaptation du protocole ISABELE pour répondre aux spécificités de la rénovation. Les premières expérimentations sont menées en 2018 en collaboration étroite avec la métropole de Grenoble, partenaire R&D du CSTB au service de l’efficacité énergétique du parc résidentiel.

La procédure MERLiN (Mesure in situ de la performance énergétique intrinsèque à réception des logements) permet de mesurer in situ la performance énergétique intrinsèque des logements à la fin des travaux. Elle propose des instruments simples et rapides à mettre en œuvre à coûts maîtrisés, pour mesurer la performance énergétique réelle de l’enveloppe et vérifier le bon fonctionnement des systèmes de ventilation, chauffage et production d’eau chaude sanitaire. La méthode innovante ISABELE, développée par le CSTB, compte parmi les éléments clés du dispositif MERLiN. Elle permet, en complément de la mesure existante de la perméabilité à l’air, de mesurer le niveau global d’isolation thermique de l’enveloppe à réception.

Anne-Sophie Grave
directrice générale du Groupe 3F
“S’il y a surcoût à la construction, nous devons vérifier que le résultat est au rendez-vous.”

“Pour nous, maîtriser les charges liées à l’énergie pour les locataires de nos logements est un engagement prioritaire.

Cela dépend bien sûr des usages des occupants mais aussi de la qualité de la construction. En qualité de gestionnaire de parc engagé dans le développement durable et l’innovation, le groupe 3F souhaite s’appuyer sur la mesure de la performance énergétique effective pour optimiser ses projets. S’il y a surcoût à la construction pour plus de qualité, nous devons vérifier que le résultat est au rendez-vous.

Dans le cadre de notre partenariat, le CSTB a ainsi déployé la méthode ISABELE sur deux maisons individuelles normandes de notre parc. La mesure in situ du niveau d’isolation thermique réelle de l’enveloppe de ces maisons neuves, à réception de travaux, a permis d’identifier un écart avec les calculs théoriques réalisés par le bureau d’études, en phase conception. L’analyse actuelle des résultats a pour objet d’en identifier les causes.

Nous souhaitons également élargir la mesure à un échantillon plus large de bâtiments, en poursuivant l’expérimentation de la méthode ISABELE, sur des logements collectifs. Nous renforçons ainsi notre démarche d’optimisation dans une logique de résultat et de services aux occupants, tout en offrant à l’innovation du CSTB, un terrain d’expérimentation varié et représentatif du parc de logements en France.”

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