Actualités

Méthanisation des eaux usées : l'énergie renouvelable de demain ?

Photo : Adobe Stock

La technique de méthanisation par fermentation des eaux usées pourrait constituer une petite révolution. Le gaz créé via ce processus pourrait en effet être réinjecté dans les réseaux de distribution d'énergie, comme c'est le cas pour l'alimentation des bus de la ville de Strasbourg. Plusieurs Avis Techniques dédiés ont été délivrés par le CSTB.

La méthanisation est une technique fondée sur la dégradation de matière organique par des micro-organismes, en conditions contrôlées et en l'absence d'oxygène.

La méthanisation des boues urbaines et des eaux usées issues des réseaux de canalisations génère du biogaz, mélange gazeux saturé en eau à la sortie du digesteur et composé de 50 % à 70 % de méthane et 20 % à 50 % de gaz carbonique, et de quelques traces d'autres gaz.

Cette énergie renouvelable peut être utilisée sous forme de combustible pour produire de l'électricité, de la chaleur ou du carburant, ou être injectée dans le réseau de gaz naturel après épuration.

« Plusieurs Avis Techniques dédiés ont été délivrés par le CSTB. Ainsi, le dispositif VERINOX permet la réalisation d'ouvrages allant jusqu'à 10 000 m3.

PRIM, un classement des dispositifs d'ANC

Les dispositifs préfabriqués d'épuration des eaux usées (pour des maisons jusqu'à 20 pièces principales) sont soumis à une procédure d'agrément ministériel compte tenu des enjeux sanitaires et environnementaux induits par une installation d'assainissement non collectif (ANC) composés de ces produits.

Cependant, les différents retours de terrain et études in situ mettent en évidence une sinistralité importante tant sur le fonctionnement que sur la stabilité et la durabilité des ouvrages. Pour réduire cette sinistralité, les cinq gammes de dispositifs disposant d'un Avis Technique ou d'un DTA sont classés sur la liste verte de l'Agence Qualité Construction (AQC) et relèvent donc de techniques dites maîtrisées, techniques courantes reconnues par les assureurs.

En complément, pour éclairer davantage les maîtres d'ouvrage et les constructeurs, PRIM, un classement des dispositifs, a été conçu par le CSTB et construit avec des collectivités. Il permet d'identifier instantanément le niveau d'un dispositif en matière de pérennité et de robustesse (PR), mais aussi l'intensité technique (I) des règles de mise en œuvre fournies par le fabricant. Enfin, un dernier critère permet de tenir compte des enjeux du milieu (M), pour s'assurer que le dispositif est compatible avec une zone dite « non sensible », avec une zone sensible, en climat tempéré, chaud tropical ou équatorial, froid, voire avec une zone inondable.

Le classement PRIM sera associé à terme à la certification QB09 pour les dispositifs relevant de ce référentiel, afin d'être directement repéré sur les produits certifiés.

Il permettra d'identifier les installations d'ANC en fonction du niveau de maîtrise de la technique :

  • niveau 2 : technique maîtrisée (faisant l'objet de DTU, d'ATec ou de DTA) ;
  • niveau 1 : intermédiaire (faisant l'objet d'un guide professionnel collectif) ;
  • niveau 0 : niveau de base, réglementaire (faisant l'objet d'un guide rédigé par le fabricant).

Impact hydraulique des toitures végétalisées sur les réseaux d'assainissement

Le GS 17 « épuration », en relation avec le GS 5.2 relatif à l'étanchéité des toitures-terrasses, a établi des critères pour évaluer l'impact des toitures végétalisées sur les réseaux d'assainissement.

Ces critères permettent d'évaluer le fonctionnement des ouvrages et, ainsi, de prendre en compte les services écosystémiques offerts par la gestion à la source des eaux pluviales. Une demande d'Avis Technique est en cours d'instruction sur le sujet, ce qui permettra aux maîtres d'ouvrage d'avoir des informations objectives, dispositif par dispositif, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

Parution du fascicule documentaire FD P16-009 « Gestion décentralisée de la pollution des eaux pluviales en milieu urbain »

Des travaux sur les techniques de dépollution des eaux pluviales sont menés depuis cinq ans et ont débouché sur la rédaction d'un fascicule documentaire. Par manque de maturité du domaine, il n'a pas été possible d'aboutir à une norme décrivant les modalités de construction et de choix des produits associés. Le fascicule permet toutefois de communiquer une information générale sur les techniques de dépollution, d'harmoniser le vocabulaire et de présenter les différents processus d'évaluation, que ce soit à l'échelle du produit ou de l'ouvrage.

Les travaux de R&D du CSTB ont permis au GS 17 de compléter ce fascicule par une méthodologie d'évaluation des techniques de dépollution des eaux pluviales. Les Avis Techniques sur les dispositifs concernés constituent donc une source d'information complète sur leur conception et leur mise en œuvre, notamment en l'absence de norme produit et de règle de construction, et sont mentionnés par les fascicules 70.1 et 70.2 comme preuve de l'aptitude à l'usage.

Tous ces travaux devraient permettre une meilleure lecture par les collectivités des solutions techniques innovantes qui émergent dans le domaine.