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Interview Agathe Menay, gestionnaire de certifications à la Direction Sols et Revêtements

Dans le cadre de la Journée Internationale des droits des femmes le 8 mars, nous mettons à l'honneur des collaboratrices du CSTB aux parcours et métiers diversifiés. Agathe Menay, gestionnaire de certifications à la Direction Sols et Revêtements, prend la parole.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Agathe Menay, gestionnaire de certifications à la Direction Sols et Revêtements au CSTB depuis mars 2018. Je travaille principalement sur les revêtements de sols en PVC, mais je m'occupe également de la certification des revêtements linoléum et stratifiés. Avant d'intégrer l'entreprise, j'ai suivi un Master professionnel en Sciences et Chimie des Matériaux.

Sur quels types d'essais travaillez-vous dans le cadre de vos activités de certification ?

Les produits sur lesquels je travaille sont principalement issus de la plasturgie. Nous réalisons des essais dimensionnels (épaisseurs, dimensions des dalles et lames, …), des essais de résistance (comportement à la chaleur, à l'eau, …), ainsi que des essais performanciels (simulation d'une chaise à roulettes ou d'un pied de meuble sur un revêtement de sol, abrasion, …).

En tant que gestionnaire de certifications, comment percevez-vous l'égalité femmes/hommes et les actions mises en place pour l'améliorer au sein de l'entreprise ?

À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le CSTB a organisé un ciné-débat autour de vidéos sur le thème de l'égalité femmes/hommes. J'ai trouvé cette initiative très positive : elle a permis aux collaboratrices de bénéficier d'un temps d'information spécifique et d'échanger autour de problématiques communes à toutes.

En entreprise, les différentes campagnes en faveur de l'égalité salariale font partie des fondamentaux. Mais, selon moi, il faut maintenant s'attaquer à la partie immergée de l'iceberg. Certaines situations que nous rencontrons au quotidien font encore partie de la norme, alors qu'avec un questionnement approfondi, on s'aperçoit qu'on a, en réalité, fait face à un événement discriminant.

Ainsi, développer les temps d'échanges, comme celui qui a été organisé le 8 mars au CSTB, peut aider l'entreprise et, à plus grande échelle, la société, à évoluer vers plus d'égalité entre les femmes et les hommes.

Au CSTB, la part des femmes se renforce à tous les niveaux de l'organisation, et notamment dans l'encadrement. A vos yeux, en quoi est-ce une avancée majeure ?

Il est très important d'avoir une représentation féminine dans l'encadrement. Inconsciemment, si cette représentation n'existe pas, les femmes ne se projettent pas dans ces métiers encore considérés comme réservés aux hommes. Les femmes bien représentées dans l'encadrement permettent à d'autres femmes de développer leur potentiel et les conduisent à évoluer vers des postes à responsabilités. On entre alors dans un cercle vertueux au bénéfice de tous.

Le milieu du bâtiment et de la construction est souvent perçu comme étant majoritairement masculin. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

Pendant mes études, dans ma vie personnelle ou professionnelle, on m'a souvent interrogée pour savoir comment je le vivais. J'ai auparavant travaillé dans le monde de l'automobile, donc j'ai toujours évolué dans un milieu professionnel considéré comme masculin.

N'ayant connu que cet environnement, je m'y suis habituée. Le plus dur, c'est lorsqu'il faut faire comprendre ses problématiques, ses besoins ou imprévus. En tant que femme, j'ai toujours l'impression que cela pourrait être mal interprété. J'ai le sentiment de devoir être irréprochable, de devoir montrer que, je dois dépasser les attentes et prouver que je suis à ma place. Le fait d'avoir une femme comme responsable hiérarchique, ce qui est mon cas aujourd'hui, permet d'éviter certaines situations gênantes, quand on doit, par exemple, s'expliquer sur un congé ou un imprévu. Cela permet de travailler dans un environnement plus serein. Pour autant, il reste important d'être vigilante sur toute réaction discriminante rencontrée.

Quelle femme vous inspire le plus et pourquoi ?

C'est étonnamment la question la plus difficile pour moi. Je pense que toutes les femmes sont inspirantes. Chacune a ses qualités, ses défauts, ses valeurs, ses réflexions… Tout est bon à prendre car c'est le reflet de l'époque dans laquelle nous vivons. Une époque en pleine évolution où les femmes méritent d'être entendues pour continuer de faire valoir leurs droits. Quand on voit certaines actualités, on observe que ces droits peuvent nous être retirés dans un contexte défavorable. Le féminisme et les femmes inspirantes doivent donc continuer d'exister pour maintenir les droits acquis et militer pour en acquérir de nouveaux.