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Noues urbaines pour améliorer la gestion des eaux pluviales

Dispositif expérimental des noues urbaines

En milieu urbain, les eaux pluviales génèrent des risques de pollution et d'inondation. Une situation liée à l'urbanisation croissante, qui rend les sols imperméables. Dans le cadre d'un projet R&D partenarial, Matriochkas, avec l'Ifsttar Nantes, l'École centrale de Nantes, Nantes Métropole et l'Agence de l'eau Loire Bretagne, le CSTB s'intéresse à la « noue », un système qui permet la rétention et l'infiltration de ces eaux. Il teste cette solution grandeur nature dans sa plateforme d'essais Aquasim.

Pollution et inondation : pourquoi ?

Quand la pluie tombe dans un champ, l'eau s'infiltre en terre. En revanche, en milieu urbain, l'eau s'écoule. Quand elle tombe sur une chaussée, elle la lessive et embarque avec elle des micropolluants (hydrocarbures, particules...) que l'on retrouve ensuite dans les milieux récepteurs (bassins, rivières...).

Problème concomitant, l'urbanisation imperméabilise les sols et augmente ainsi le risque d'inondation en cas de fortes précipitations. La gestion des eaux pluviales est donc devenue avec l'urbanisation croissante, un enjeu crucial pour les collectivités.

Parmi les techniques utilisées pour résorber ces eaux, les « noues » ont fait leurs preuves. Ce dispositif permet la rétention de l'eau et son infiltration progressive. Si la technique est bien connue, ses caractéristiques physiques et son comportement le sont moins.

Des noues en grandeur réelle dans Aquasim

Dans le cadre du projet quadriennal Matriochkas débuté en février 2015, le CSTB a mis en place un dispositif expérimental pour tester ces noues grandeur nature dans Aquasim. Cette plateforme d'essais nantaise est dédiée à l'étude du cycle de l'eau à l'échelle du bâtiment et de la parcelle.

Deux noues d'1,5 m de profondeur et de 25 m2 de superficie, chacune composée de sol naturel et de sable, ont été installées dans deux bassins étanches en béton de même dimension. Des capteurs (32 par noue) permettent de mesurer le taux d'humidité et la succion matricielle du sol (une force qui aspire l'eau dans le sol).

Reproduire des pluies de différentes natures

Outre la mise en place du dispositif expérimental, la première étape du projet a consisté à collecter, avec l'aide de Nantes Métropole, des eaux pluviales de différentes natures. Il a fallu aussi construire des scénarios de précipitations, fidèles à ce que l'on rencontre sur le territoire français : pluie annuelle, décennale...

Grâce à des systèmes d'arrosages dédiés, ces pluies vont pouvoir être reproduites dans Aquasim. Et pour représenter au mieux les réalités naturelles, à partir de différents paramètres, il est prévu de pouvoir augmenter les doses de polluants ou de simuler une remontée de nappe.

Perspectives : accompagner l'innovation

Cette expérimentation menée par le CSTB va permettre de créer un système « noue » de référence, dont le comportement aura été caractérisé. Elle constitue un premier pas au service du développement d'une nouvelle filière industrielle.

Si des acteurs offrent des solutions innovantes pour améliorer la gestion des eaux pluviales en milieu urbain, ils pourront désormais faire évaluer leur performance en usage de manière fiable.

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