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Tour Majunga : vent debout !

Dans l’Ouest parisien, le quartier de La Défense retrouve le chemin du ciel. Après de longues années d’attente, une nouvelle génération de tours devrait probablement pousser vers les nuages à partir de la fin de la décennie. Les projets se multiplient. Aussi, promoteurs et bureaux d’études font-ils de plus en plus souvent appel aux compétences du CSTB afin de valider leurs projets. Tel est le cas de la tour Majunga, immeuble de 195 m de haut signé par le cabinet d’architectes Jean-Paul Viguier et promut par la SNC Lefoullon. "Nous avons vérifié que cet IGH* respectait parfaitement les Eurocodes, notamment en ce qui concerne les charges exercées par des vents extrêmes, même s’ils ne surviennent que tous les cinquante ans !", annonce Jérôme Vinet, ingénieur au CSTB de Nantes.

Capteurs par centaines

la tour Majunga dans son environnement, en soufflerie

L’étude a été menée courant juin 2008 dans la nouvelle soufflerie atmosphérique (NSA) en place sur le site nantais du CSTB. Une maquette au 1/250e a été réalisée en plexiglas rigide et équipée de 510 prises de pression réparties sur toute la surface. Autant de points de mesure servant à évaluer les pressions s’exerçant sur les façades, puis à calculer les efforts subis par la structure de la tour lors de vents violents. "L’expérience accumulée depuis des années par l’équipe impliquée dans ce type de projet nous permet de "sentir" à l’avance les parties les plus sensibles du bâtiment, poursuit Jérôme Vinet. En conséquence, nous densifions les prises sur ces zones pour y affiner nos résultats." Les coefficients de charge sont ensuite repris par le bureau d’études – en l’occurrence SETEC – afin de déterminer les matériaux les mieux adaptés pour résister aux efforts calculés.

La tour Majunga dans son environnement

jardin d'hiver sur le toit
Vue du dessus

Les équipes impliquées dans le protocole d’étude de la tour Majunga ne se sont pas limitées à ce seul immeuble. Lors des essais en soufflerie, le bâtiment a été placé dans son environnement, ce dernier ayant été totalement reconstitué dans un rayon de plus de 300 m. Ont ainsi été mesurées les interactions entre les différentes constructions afin d’étudier les éventuels impacts – positifs ou négatifs – engendrés par l’érection de la nouvelle tour. "Nous avons également vérifié que le niveau de vent en pied de tour était acceptable", ajoute Jérôme Vinet. Là encore, le travail des ingénieurs et des techniciens du CSTB a montré qu’aucune nuisance significative ne pouvait être décelée, que ce soit sur les autres tours ou sur le confort des piétons. Rendez-vous dans cinq ans sur le parvis de la Défense… lorsque la tour Majunga sera achevée !

* Immeuble de grande hauteur

Zoom avant sur les IGH

De la maquette au 1/250e jusqu’au composant à l’échelle 1, il n’y a qu’un pas que les équipes du CSTB n’hésitent pas à franchir. Il est ainsi possible d’analyser en détail une portion particulière d’un immeuble de grande hauteur, voire un matériau précis. Dans le cadre d’une étude conduite en juillet 2008 sur la tour AXA qui sera aménagée à La Défense, un zoom a été effectué sur les 70 derniers mètres de cet IGH. Objectif : étudier le comportement des éléments (grilles et lamelles) protégeant les locaux techniques.