ClifUrbain : le changement climatique à l’échelle de la ville
Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. Les impacts des activités humaines ont - et auront - des répercussions inévitables sur les grands équilibres du climat de la planète. Mais quels seront leurs effets à l’échelle des villes ? Pour répondre à cette question, le CSTB participe à une étude sur les phénomènes météorologiques extrêmes susceptibles d'avoir un impact non négligeable au niveau urbain par un changement global des paramètres climatiques. "ClifUrbain représente l’un des sept thèmes de recherche du projet MEIGEVille*, explique Maeva Sabre, ingénieur au CSTB de Nantes. Ce dernier est coordonné par l’Institut de recherche en sciences et techniques de la ville (IRSTV). Il regroupe quinze laboratoires, tous situés dans la région Pays de la Loire et Charente-Maritime. Son but premier est de développer une vision intégrée des phénomènes physiques urbains, des méthodes, des outils et des acteurs contribuant à la gestion durable de la ville."
Les modifications du climat en milieu urbain restent indissociables du renforcement probable des conditions extrêmes (vents, températures et précipitations) affectant les agglomérations. Un constat qui a conduit à la mise en place des axes opérationnels de ClifUrbain. Ils portent sur la définition du climat à partir des observations de terrain et des simulations issues de modèles climatiques (figure 1). Ils permettent d’évaluer les risques liés au vent, à la pollution lors d’épisodes pluvieux importants et à la canicule. Ils sont étudiés à l’échelle de deux agglomérations de Loire-Atlantique - Nantes et Saint-Nazaire - et se situent parfaitement en phase avec les objectifs définis dans le cadre du programme MEIGEVille : amélioration de la qualité environnementale de la ville, maîtrise des consommations énergétiques, des pollutions et des nuisances, prévention des risques ainsi que qualité et confort des espaces urbains.
Vers un outil d’aide à la décision
Les résultats définitifs de l’étude ClifUrbain ne pourront pas être connus avant environ deux ans. Le travail réalisé dans le cadre du projet MEIGEVille s’accompagnera de la mise au point d’un outil d’aide à la décision destiné aux urbanistes et aux responsables des collectivités locales. Il prendra en compte divers paramètres météorologiques et urbains. Mais d’ores et déjà, certaines tendances se dégagent quant aux impacts des changements climatiques globaux, même si le conditionnel reste encore de rigueur. "A l’avenir, nous devrions avoir à gérer dans les villes des événements de type "tempête" probablement moins nombreux mais plus violents que par le passé, les agglomérations bretonnes demeurant toujours les plus affectées, avance Maeva Sabre. Autre exemple : la répartition des fortes pluies et températures (figure 2) à travers la France pourrait également être modifiée par rapport à ce que nous connaissons actuellement."
* Modélisation environnementale intégrée et gestion durable de la ville.
Toutes les agglomérations sont concernées !
Si le projet régional MEIGEVille concerne dans un premier temps Nantes et Saint-Nazaire, la méthodologie employée pourra être déclinée sur l’ensemble des villes de France. Pour cela, seules les données géographiques, urbaines et météorologiques devront être fournies. A noter que ClifUrbain s’appuie sur plus de 30 ans d’expertise développée par le CSTB dans le cadre de programmes de recherche sur l’estimation statistique des vitesses extrêmes des vents et leurs effets sur les constructions, et depuis moins de 10 ans sur les modèles climatiques misent au point par Météo France et l'IPSL entités du CNRS. Le laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC) de Nantes est aussi partenaire de ce projet.
