ERP : désenfumage et comportement au feu des isolants
Parmi les nouveautés, l'introduction d'une approche performantielle, basée sur l'analyse de scénarios de feu, offrant désormais la possibilité de s'écarter des solutions classiques en justifiant les choix et dimensionnements par des études spécifiques dites études d'ingénierie du désenfumage. Ces études sont réalisées par des organismes reconnus compétents par le ministère de l'intérieur, dont le CSTB fait parti. En parallèle, la Directive Européenne relative aux produits de la construction impose de nouvelles spécifications aux composants des installations de lutte contre l'enfumage : nouvelles exigences de conception, nouveaux essais de performance, et au final le marquage CE de ces produits.
L'Europe impose de nouvelles exigences aux composants des systèmes de désenfumage
Depuis le 1er septembre 2005, les écrans de cantonnement des fumées, exutoires de fumées et ventilateurs de désenfumage ne peuvent plus être mis sur le marché sans être marqués CE. Pour obtenir l'autorisation d'apposer le marquage CE, le fabricant doit soumettre ses produits à de nouveaux essais portant sur les performances et la fiabilité des composants. Par exemple, les exutoires de désenfumage sont soumis à des essais aérauliques, de résistance au feu, de fonctionnement à basse température, sous charge de neige, de vent... De plus, le système de contrôle de la qualité de la production mis en œuvre par le fabricant fait l'objet d'un audit initial et de visites d'inspection régulières.
Comportement au feu des isolants
Premières études sur bâtiments "hors normes"
L'article DF4 de l'arrêté du 22 mars 2004 permet, pour le dimensionnement des systèmes de désenfumage, le recours à l'ingénierie en alternative aux règles prescriptives. Cette évolution de la réglementation a rapidement conduit plusieurs maîtres d'ouvrages à confier des études au CSTB. Il s'agit de bâtiments plutôt « hors normes » comme le Zénith de Strasbourg, le Parc des Expositions de la Communauté d'agglomération du Grand Angoulême, le satellite S3 de l'aérogare 2 de Roissy Charles de Gaulle ou encore le Grand Palais à Paris.
La démarche proposée par le CSTB correspond aux règles de l'art actuelles en matière d'ingénierie de la sécurité incendie. Elle vise à faire converger le point de vue des autorités compétentes en matière de sécurité incendie et celui du maître d'ouvrage, confronté à la recherche d'un équilibre coût/sécurité optimal. La méthodologie adoptée s'appuie sur cinq étapes : définition des objectifs du système de désenfumage et choix des critères de jugement de son efficacité ; identification des foyers potentiels et choix de scénarios d'incendie ; estimation de la durée de l'évacuation du public ; calcul de l'enfumage généré au cours du temps par les scénarios d'incendie pour les différentes configurations de désenfumage envisagées ; analyse des résultats et aide à la décision.
Tous les acteurs (services de secours, exploitants, maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre, contrôleurs techniques...) sont associés à chacune des étapes. Les études fournissent des éléments objectifs d'aide à la décision, permettant ainsi un dimensionnement du système de désenfumage adapté aux spécificités de l'ouvrage (géométrie, occupation, nature de l'exploitation...). Elles permettent, en outre, d'apprécier la pertinence de la stratégie de mise en sécurité en fonction des conditions susceptibles de régner au moment de l'incendie et de fournir des recommandations sur les choix finals à effectuer en matière de dispositions d'exploitation.