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La cotation SNI-EVE : Le système de Notation de l’Impact Environnemental des bâtiments

Mi-2007, lorsque la SNI a souhaité mettre en place un système de notation pour caractériser l’impact environnemental de ses bâtiments, c’est tout naturellement vers le CSTB qu’elle s’est tournée. "La première phase de ce projet s’est achevée en septembre dernier, informe Sophie Cuenot, chargée de mission au CSTB. En un an de travail, nous avons créé un outil de cotation environnementale pour tous les programmes de constructions neuves du groupe SNI. Il permet de fixer les objectifs à atteindre en termes de performance environnementale dès la conception des bâtiments et d’effectuer des évaluations régulières pour aider à la conception et aux choix des produits et systèmes, de la phase APS jusqu’à la livraison des logements."

A la demande de SNI, la note environnementale établie résulte de l’agrégation de quatre indicateurs. Cette agrégation découle d’une pondération des indicateurs effectuée par la SNI, pondération qui reflète ses enjeux. Les indicateurs portent sur la gestion de l’eau et de l’énergie, sur l’impact sanitaire des produits de construction ainsi que sur le montant des charges payées par les locataires. Chacun de ces indicateurs agrège lui-même différentes données. Ainsi, en ce qui concerne l’eau, la présence d’équipements hydro-économes, la récupération des eaux de pluie et la rétention de l’eau sur la parcelle sont prises en compte. Une notation comprise entre 1 et 10 est alors attribuée au projet immobilier concerné. Elle caractérise sa performance au regard d’un projet classique de référence.

Résidence Aristide Briand à Conflans St Honorine (78) (SNI-EFIDIS) – Hervé Abbadie
ZAC St Jean des Jardins à Chalons sur Saône (groupe SNI- SEMP Val de Bourgogne et SHBC)
ZAC St Jean des Jardins

Energie, eau, santé et charges locatives

Le même principe de notation a été suivi pour les trois autres indicateurs. Ainsi, la mesure des émissions COV et du formaldéhyde des produits mis en œuvre permet de caractériser la qualité sanitaire de la construction. L’évaluation des charges, quant à elle, tient compte des dépenses en énergie et en eau. "En ce qui concerne le volet énergétique, nous abordons aussi bien les aspects quantitatifs, comme la consommation du bâtiment, que qualitatifs, détaille Sophie Cuenot. Ceux-ci portent sur les émissions de gaz à effet de serre, de dioxyde de soufre, les déchets radioactifs engendrés par la consommation d’électricité, etc. Les impacts environnementaux des produits de construction sont également pris en compte. Nous nous appuyons sur les données contenues dans les fiches de déclarations environnementales et sanitaires (FDES) de la base INIES pour y intégrer l’énergie "grise" et autres impacts environnementaux liés à la fabrication des produits de construction."

Deux premiers tests de notation environnementale ont eu lieu, l’un sur un projet au stade DCE à Grenoble (Isère), l’autre sur une opération en phase APS à Besançon (Doubs). D’ores et déjà, la SNI a demandé au CSTB d’adapter les indicateurs établis pour des programmes immobiliers neufs afin de pouvoir les appliquer aux réhabilitations de logements existants. A terme, ce type de prestation pourra être décliné sur tout type de bâtiment, sachant que les opérateurs sont à même de pondérer chaque indicateur selon leurs propres critères. Résultat : gestionnaires de parcs immobiliers, maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre disposent d’une véritable aide "environnementale" à la conception de leurs ouvrages.

Un outil d’aide à la décision

Alain Cauchy est directeur du Patrimoine du groupe SNI. "Suite à la mise en place début 2007 de notre charte environnementale, nous voulions disposer très rapidement d’un indicateur permettant de mesurer concrètement le résultat de nos efforts en termes de développement durable. Ce projet a tout d’abord concerné les programmes immobiliers neufs, puis il a été décliné sur les opérations de réhabilitation de l’existant. Mais attention ! Il ne remplace pas les certifications existantes. C'est un outil d’aide à la décision qui prend en compte les volets énergie, eau et matériaux. Différents échanges avec le CSTB nous ont convaincus qu'il était le mieux placé pour répondre à notre demande. Nous nous sommes appuyés sur ses compétences pour finaliser et affiner notre cahier des charges et les premiers "livrables" qui nous été fournis correspondent bien à nos attentes. Nous allons maintenant nous attacher à améliorer la convivialité d’utilisation de l’outil élaboré. De plus, nous pensons créer une base de données alimentée par les informations acquises au fur et à mesure de nos programmes de construction afin de capitaliser sur nos expériences. Début 2009, cet indicateur sera utilisé de façon systématique et mis à disposition des maîtres d’œuvre. En fonction du choix des prescriptions, ceux-ci pourront nous proposer les meilleures solutions environnementales."

Résidence EOLIE à Montigny les Bretonneux (78) (groupe SNI – OSICA) – JM Pettina, caisse des dépôts
Projet d’écoquartier : Hyacinthe Vincent à Dijon