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Le CSTB, lieu d'accueil pour les CIFRE

A l'heure où les chercheurs font la Une de l'actualité, où la recherche française est accusée d'être trop étatique, peu orientée vers les applications industrielles, certaines voix s'élèvent pour saluer les excellents résultats des CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recheche).

Institué en 1981, le dispositif CIFRE, vise à faciliter l'insertion des futurs docteurs dans l'entreprise par le biais d'une thèse orientée vers une valorisation industrielle. Son principe : dans le cadre d'un CDD de trois ans, un industriel prend en charge un doctorant et l'associe à un projet de recherche, en liaison étroite avec un laboratoire public. L'industriel bénéficie d'une aide financière d'environ la moitié du coût de la bourse. L'ensemble du dispositif CIFRE est géré par l'Association nationale de la recherche technique pour le compte du Ministère de l'Industrie.

Les résultats sont là ! Depuis son lancement, le dispositif Cifre a concerné plus de 10 000 doctorants. Entre 2003 et 2004, les Cifre sont passées de 860 à 1160 et les intéressés sont satisfaits. 77 % des jeunes docteurs rejoignent le monde de l'entreprise à l'issue de leur thèse tandis que 82 % des industriels reconnaissent avoir bénéficié de retombées industrielles du travail de recherche.

Cinquième centre pour l'accueil des Cifre A la croisée des chemins de la recherche, de la consultance scientifique et technique, de l'évaluation et de la diffusion du savoir, le CSTB dispose d'un environnement propice aux thèses Cifre. Louis Laret, responsable des thèses à la Direction de la Recherche et du Développement en explique les raisons « Toutes les thèses effectuées au CSTB ont en vue la valorisation industrielle de l'investissement en recherche, qu'elles soient CIFRE ou non. Le but est toujours de combler des vides de connaissances pour répondre aux besoins convergents des acteurs du marché (industriels, bureaux d'études ou maîtres d'œuvre) ou à une thématique émergente que nous pressentons stratégique, comme par exemple les problèmes d'environnement et de santé, il y a plus de 10 ans, avec actuellement les études sur la qualité de l'air intérieur. Le CIFRE n'a pas modifié notre pratique. Le principe est identique. Mais il a donné un cadre formalisé à notre démarche avec en plus deux avantages : d'une part, une évaluation extérieure du projet, d'autre part une aide financière appréciable ».

C'est en effet, un collège d'experts, mandaté par l'ANRT, qui qualifie et évalue la pertinence de la recherche et de son potentiel de valorisation industrielle. C'est aussi lui qui apprécie le bilan final. Cette philosophie de la recherche conjuguée à une politique dynamique de partenariats est l'une des raisons qui font du CSTB l'un des cinq premiers centres pour l'accueil des CIFRE tous domaines confondus.

Ces projets de thèses du CSTB représentent, à l'heure actuelle, plus de 30% des soixante doctorants accueillis aujourd'hui. Une autre raison tient à la spécificité du CSTB, à son rôle rôle charnière entre laboratoires académiques et acteurs industriels. « Dans le cadre d'une convention CIFRE, nous pouvons, de fait, tenir l'un ou l'autre rôle, souligne Louis Laret. Celui de l'industriel pour le compte le plus souvent d'un groupement d'industriels ou de PME ou celui de l'organisme de recherche. L'étudiant inscrit en école doctorale et le laboratoire du directeur de thèse est également étroitement associé au projet ». Un atout apprécié des thésards qui, selon les besoins du projet, peuvent alors effectuer leur recherche soit au CSTB soit au laboratoire du directeur de thèse, restant ainsi ouverts aux options de carrière académique ou de R et D industrielle.

Depuis plusieurs années, le CSTB a considérablement accru le nombre de thésards accueillis chaque année. « Notre flux actuel d'entrants/sortants est de 20 personnes par an et nous avons l'ambition de le croître encore si la dotation de l'Etat le permet ». Pour cela, le CSTB mène, très en amont, une active politique de partenariats auprès des divers réseaux de recherche nationaux et internationaux. Il est, de la même manière, très actif auprès des industriels dont il recherche l'association dès lors qu'un sujet de recherche est déterminé. Sa politique n'est pas de jouer seul mais d'associer aux programmes de recherches tous ceux qui peuvent y trouver un intérêt et y contribuer. « Les thèses CIFRE vont dans le sens que nous recherchons, et nous trouvons auprès des équipes de l'ANRT un excellent soutien pour le montage des dossiers. Cela compte !, conclut Louis Laret.

Ventilation par domaine des thèses CIFRE

9 projets se rapportent au domaine de l'innovation, thématique privilégiée du cadre CIFRE, 5 à celui de la sécurité, 3 concernent les NTIC et 1 projet dans chacun des trois domaines, santé, environnement et énergie.

Sur les 20 étudiants chercheurs, 18 sont français, 1 espagnol et 1 portuguais.