Maquette du pont à haubans de Mourom (Russie)
Inde, Vietnam, Turquie, Russie… : si des ponts construits un peu partout dans le monde résistent aux conditions climatiques extrêmes, c’est parfois grâce aux climatologues et aérodynamiciens du CSTB de Nantes. Spécialisés dans l’étude du comportement des ouvrages d’art soumis aux effets du vent, les bureaux d’études, architectes et entreprises du BTP sont nombreux à faire appel à aux experts du CSTB pour vérifier la stabilité au vent des ponts. "En général, les demandes portent sur l’examen des différents moments du cycle de vie de l’ouvrage, de la phase "construction" jusqu’à la phase "service avec et sans trafic", détaille Gérard Grillaud, pilote du domaine Vent et Ouvrages et plus particulièrement "la simulation de moments particulièrement critiques de la construction, comme, par exemple, le lançage d’un tablier."
Pour les dossiers les plus courants, la réponse du CSTB comporte une succession d’étapes bien définies. Première d’entre elles et préalable incontournable : le recueil, l’analyse et la validation des données climatiques et géographiques (relief) de l'endroit où le pont sera construit. Place ensuite à la définition des études à faire en soufflerie. Celles-ci sont déterminées en fonction de la configuration et des spécificités du pont à étudier. Une fois la proposition acceptée par le client, les techniciens Vent et Ouvrages prennent le relais : une maquette de la partie centrale du tablier est réalisée - c'est généralement la partie la plus sensible au vent des grands ponts suspendus ou à haubans - puis installée dans la soufflerie. Elle y est suspendue à un système de ressorts puis instrumentée. Capteurs en tous genres et caméras permettront d’observer le comportement de la maquette (flexion verticale, torsion) en fonction de la vitesse de l’air établie dans la veine d'essais de la soufflerie.