Opération "Facteur 4"
Premier rôle du programme : définir un plan d'actions pour aller vers la réduction des consommations du parc. Les travaux menés par le CSTB, de même que pour la définition du programme de la Fondation Bâtiment Energie[1] et du PREBAT[2], ont permis de définir trois objectifs complémentaires : définir des solutions de réhabilitation massive et énergétiquement performantes du parc existant, développer un secteur de bâtiments neufs consommant deux à quatre fois moins qu'aujourd'hui, construire les premiers bâtiments à énergie positive qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment.
Les visites d'opérations organisées par le CSTB avec des professionnels en Suisse et en Allemagne et l'analyse des solutions utilisées sur les bâtiments à basse consommation en Europe et à l'international montrent l'utilisation très fréquente d'épaisseurs d'isolants inhabituelles aujourd'hui, de systèmes de ventilation double flux, de pompes à chaleur, de systèmes solaires, de matériaux à changement de phase… L'atteinte de ces objectifs nécessite de renouveler profondément nos manières de penser réhabilitation et construction neuve.
Trois problèmes essentiels apparaissent au niveau des composants et systèmes constructifs : les composants permettant de construire dès aujourd'hui des bâtiments neufs très performants existent, mais ils ne sont pas disponibles sur le marché français ; les solutions adaptées à la variété des situations de réhabilitation manquent ; les solutions pour des bâtiments à énergie positive restent en grande partie à inventer. L'enjeu est aujourd'hui de mobiliser industriels et chercheurs pour multiplier les solutions fiables disponibles sur le marché français.
Opérations pilotes obligatoires...
La conception de bâtiments neufs à très basse consommation ou à énergie positive nécessite un travail sur l'architecture et en particulier sur l'architecture bioclimatique. Il doit être mené avec une étroite collaboration entre maîtres d'ouvrages, architectes et ingénieurs pour concevoir des bâtiments agréables à vivre. L'énergie ne doit pas être qu'une des priorités dans une vision globale qui s'insère dans les concepts de haute qualité environnementale et de développement durable.
En ce qui concerne la rénovation, la réflexion sur les usages du bâtiment et les besoins des occupants et du maître d'ouvrage est encore plus centrale. L'enjeu est d'associer l'efficacité énergétique à une réponse à une demande en termes de confort, d'espace, de nouvelles fonctions…
Pour tester et faire émerger des solutions globales pour les bâtiments, la réalisation d'opérations expérimentales diversifiées (habitat, tertiaire, neuf, rénovation…) est un passage obligé. Les premières sont en cours ; elles sont amenées à se multiplier, notamment avec le soutien du PREBAT.
Dès aujourd'hui, le CSTB s'implique dans les démarches qualité pour ces opérations innovantes : assistance à la maîtrise d'ouvrage, ATEx sur les produits innovants, suivi technique et sociologique…
Vers une labellisation ?
Les expériences suisses et australiennes, notamment, démontrent qu'un bâtiment reconnu comme très peu consommateur peut être un produit recherché qui se négocie à un tarif plus élevé sur le marché. Encore faut-il donner au marché une information claire. Un label peut être un moyen efficace pour fournir une telle information.
Le CSTB participe en partenariat étroit avec des acteurs régionaux, le collectif « isolons la terre » au montage d'un collectif visant à développer un tel label.
[1] Fondation de recherche fondée par Arcelor, EDF, GDF Lafarge à l'initiative de l'ADEME et du CSTB
[2] PREBAT : Programme national de recherche et d'étude sur le bâtiment mis en place par le plan climat
