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Nouvel écrin de verre dans le skyline de la Défense

Située en bordure de La Défense, accolée au boulevard circulaire, la tour CBX consiste en un R+33 de 45 000 m² de surface, dont 39 000 utiles. Elle compte 27 étages de bureaux, deux niveaux pour le lobby au niveau de la dalle, quatre pour le podium et quatre niveaux en sous-sol. La tour est reliée au parvis par la "passerelle des reflets", démontée pour le chantier puis reconstruite pour venir traverser la tour entre les étages 5 et 6, au niveau du podium. Pour la tour CBX, l'entreprise Permasteelisa a appliqué un procédé de façade - rideau qui s'est révélé particulièrement bien adapté au projet de la Défense. C'est pour l'entreprise le plus important ouvrage ayant bénéficié de ce procédé innovant de cadre verrier jointoyé tout en un. La tour CBX est recouverte de vitrages isolants sur 20 000 m². Seule la base, sorte de promontoire formé de larges poteaux en béton, ne l'est pas.

Trois familles de VEC

La demande d'ATEx porte sur les façades de conception VEC, regroupées en trois familles : la façade podium qui va du 2e au 4e étage, intégrant des cadres VEC, des alléges VEC opaques et des lames de verre architecturales ; la façade tour sud, du 5e au 32e étage, intégrant des cadres visions VEC, des alléges opaques VEC ; la façade tour nord, du 5e au 32e étage, intégrant des cadres vision VEC, des cadres alléges VEC opaques, des cadres trapézoïdaux et des cadres inclinés. Tous les VEC sont des vitrages isolants de type Quaternario, la marque déposée de Permasteelisa pour ce type de produits.

Ainsi que l'explique Olivier Hatt, ingénieur calculateur chez Permasteelisa France, « cette technique permet d'associer en un seul joint le collage, le scellement et l'étanchéité du double vitrage. Notre fournisseur qui effectue cette triple opération nous livre ainsi des blocs sur lesquels nous n'avons plus qu'à fixer le cadre de remplissage qui intègre ce double vitrage. Le joint du double vitrage permet de reprendre les mouvements différentiels qui se produisent après le réglage en façade, soit environ 1 cm de dilatation. C'est la première fois en France que nous mettions en œuvre un double vitrage devant allége disposant d'un dispositif de rétention mécanique et permettant de réduire et de soulager la hauteur du mastic de collage, soit 19,3 mm au lieu de 26 mm en standard. Cette diminution de près de 7 mm assure ainsi une meilleure esthétique du cadre grâce à davantage de finesse du joint. »

Blocs verriers superposés

La façade est composée d'une succession de blocs verriers plans de 500 kg chacun, superposés les uns sur les autres par un système à emboîtement double. Le procédé de façade a été dessiné et adapté spécifiquement pour ce projet. Il assure la fermeture du bâtiment à l'avancement niveau par niveau en une seule opération avec un hors d'eau - hors d'air définitif après la mise en place des tôleries de nez de plancher. Le montage des blocs s'effectue ainsi par translation horizontale autour du bâtiment, de l'intérieur via une potence, un treuil et un chariot.

Les murs - rideaux sont réalisés par des panneaux (cellules) préfabriqués en usine et les cadres primaires (ossature) par assemblage de traverses entre montants à coupes droites. Les profilés constituant les cadres secondaires sont coupés à 45° et sont pré-assemblés et vissés sur le cadre primaire. Les blocs standard sont munis de deux pattes d'attache de reprise de poids et vent fixées en partie supérieure de la dalle béton, en partie haute du bloc au niveau de l'allége (bloc suspendu, dilatation libre vers le bas). Le bloc de départ est maintenu en complément par deux pattes sur la partie basse du bloc afin de reprendre la charge au vent. Les jonctions entre blocs sont conçues pour transmettre les forces horizontales dues au vent uniquement. Les déplacements verticaux et les rotations entre panneaux étant possible, la façade est libre de se dilater. Les cellules sont indépendantes les unes des autres et sont simplement emboîtées verticalement, ce qui permet la reprise de mouvements éventuels de la structure et des dilatations différentielles.

Une tour soumise à d'importantes pressions de vent

Les pressions de vent appliquées sur chaque façade ont été étudiées grâce à des essais en soufflerie basés sur un vent cinquantenaire. En raison des effets de couloir rencontrés à la Défense (notamment dus au boulevard circulaire tout proche) ainsi que de la forme de la tour, la modélisation des vents en laboratoire a été particulièrement travaillée, notamment avec la reproduction au 1/300e de l'ouvrage dans un environnement également simulé (reproduction de l'ensemble du quartier d'affaires sous la forme d'une maquette). Les résultats de cette étude auront permis de procéder à une répartition et à un dimensionnement des vitrages en fonction des valeurs de pression au vent. Au final, si les traverses et les montants demeurent identiques sur l'ensemble de l'enveloppe vitrée, les verres apparaissent d'autant plus épais que les pressions au vent sont fortes. En façade nord par exemple, on trouve trois compositions de vitrages adaptées à trois zones de vent : un 10-16-12 en recuit pour des pressions faibles, un 10-16-12 durci pour des pressions intermédiaires, et un 10-13-15 recuit pour des pressions fortes sur des parties surexposées. La valeur maximale de pression de vent se situe en haut de la tour, ainsi que sur les arêtes de l'ouvrage. Inversement, plus on se rapproche du centre de la tour, plus les effets de pression décroissent.

Fiche technique

  • Maîtrise d'ouvrage : TST CBX SARL / Tishman Speyer Proprieties France SARL
  • Assistant maîtrise d'ouvrage : Cogedim
  • Maîtrise d'œuvre : Architectes : Kohn Pedersen Fox Associates PC, Rouit-Medge SRA architectes Sarl
  • BET : Setec TPI
  • BET façade : Peltier
  • Entreprise générale : Besix S.A
  • Bureau de contrôle : Socotec
  • Façadier : Permasteelisa France
  • Fabrication et montage façades : Permasteelisa Factory Italie
  • Fabrication et montage vitrage : Zadra Vetri Spa