Archives

Tour géante sous ATEx

Tour T1

En bordure du boulevard circulaire, pas très loin de l'Arche, la construction de la tour T1 est bien avancée : les 24 premiers étages se dressent - sur les 38 prévus - surmontés d'une coiffe de 30 mètres. La fin du gros-œuvre est prévue en février 2007. Bouygues Bâtiment Ile-de-France construit un étage tous les quatre jours. Nacer Takorabet, chef du groupe d'ingénieurs chargés de l'étude d'exécution de la construction, se souvient de sa collaboration avec le CSTB. : « Je suis allé à Nantes dans le laboratoire d'étude aérodynamique du CSTB. Et là, nous avons vu ensemble la démarche à retenir pour la définition de "cas de charges", représentatifs des actions aérodynamiques du vent sur la tour élancée, effets dynamiques inclus, directement utilisables pour les études de dimensionnement. »

Comme tous les immeubles de grande hauteur, la tour T1 sera la proie des tempêtes et des vents. Il faut donc évaluer au mieux les risques, de manière à renforcer ses structures et assurer la meilleure sécurité possible. « La vitesse du vent servant de base au dimensionnement au vent est calculée par une approche statistique, explique Christian Barré, ingénieur d'études et de recherches en aérodynamique, au CSTB. Cette vitesse de référence est associée à une période de retour de cinquante ans. Elle caractérise donc des tempêtes qui peuvent se produire deux fois par siècle. La tempête de 1999 qui a frappé la région parisienne était d'une intensité de cet ordre. » Pour l'étude, le CSTB a fait construire une maquette de la tour T1 et l'a placée en soufflerie pour mesurer les pressions exercées par le vent sur les façades et les efforts d'ensemble à différents niveaux du bâtiment. Entre les immeubles de grande hauteur s'établissent en cas de tempête des effets d'accélération de l'air. Par ailleurs, la tour T1 est surmontée d'une coiffe de 30 mètres qui couronne comme un diadème sa tête à plus de 150 mètres de hauteur. Cette construction composée de tubes arrondis a dû également être dimensionnée.

Les façades de la tour sont planes ou en courbes convexes. Composée de blocs de verre et de métal totalement manufacturés en usine et agrafés d'étage en étage, l'enveloppe de la tour fait appel à une technique de pose originale. Sur les 38 étages, les blocs se posent comme un mécano. Certains ont une surface courbe tandis que d'autres sont verticaux plans ou à facettes. Enfin, pour respecter la conception architecturale, certains sont inclinés vers l'intérieur de la façade. Chacune de ces trois typologies de conception a fait l'objet d'une ATEx. « Nous avons conçu une technique de pose sans nacelle, explique Olivier Hatt, ingénieur d'affaires responsable du projet chez Permasteelisa. On a construit un système de cage qui se déplace le long de la façade à la verticale comme à l'horizontale. Si, au cours de la pose, un bloc se décroche, il tombe sans danger à l'intérieur de la cage. C'est un procédé de pose innovant qui est suspendu à un mono rail. »

« Les ATEx ont porté sur la sécurité, la stabilité, les risques d'incendie, mais également sur la faisabilité de la mise en oeuvre, la qualité de la fabrication et les risques de désordre, précise Jean-Louis Galéa, ingénieur au CSTB. Il a également été pris en compte, grâce à des essais réalisés au CSTB, la perméabilité à l'air, l'étanchéité à l'eau et la résistance des différentes façades aux charges de vent. »

C'est à ce prix d'efforts et de campagnes de mesures expérimentales que la tour T1 pourra bientôt régner sur un quartier déjà riche en performances.

Maquette tour T1
Maquette tour T1
Maquette tour T1