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Banc d'essai pour étudier les salissures de façade

Exemple de salissures de façade

Les travaux menés entre 2003 et 2005 par Hélène Barberousse, thésarde au CSTB, dans le cadre d'une collaboration entre le CSTB, un groupe international de chimie et le Muséum National d'Histoire Naturelle, ont été fondamentaux. Cette jeune biologiste a effectué pas moins de 71 prélèvements sur différents types de façades de logements collectifs et de maisons individuelles, et ce, dans différentes régions de l'Hexagone afin de déterminer les éventuelles influences climatiques sur le développement de ces micro-organismes. « Un travail d'exploration », sourit Hélène Barberousse.

L'analyse des 71 échantillons a montré que s'y développaient 22 espèces différentes d'algues vertes et 25 de cyanobactéries (ou algues bleues), les algues vertes prédominant quels que soient les matériaux. Leur composition et leurs mécanismes d'adhérence ont été identifiés. Le traitement statistique des données environnementales recueillies a permis de déterminer l'impact de l'humidité, du vent, de la présence voisine de végétation, etc. « On a pu ainsi distinguer les effets par région, savoir quels revêtements étaient les plus prédisposés, des connaissances extrêmement précieuses » , explique Bertrand Ruot, du CSTB.

Une méthode quasi universelle

Ces connaissances ont permis au CSTB d'améliorer la méthode d'essai mise au point en 2003 avec l'Institut Textile et Chimique de Lyon (ITECH). Ce banc reproduit en accéléré, par ruissellement d'eau, les mécanismes de colonisation de revêtements de façade par les algues et permet de déterminer plus finement encore les types de revêtements susceptibles d'être affectés. On sait également que l'architecture du bâtiment et les éléments de protection contre les ruissellements d'eau (gouttières, bavettes, débords de toitures ?) le prédisposent plus ou moins à l'implantation des salissures.

« La méthode est quasi-universelle », estime Bertrand Ruot. Elle est aboutie, mais il reste une étape importante à franchir. Les industriels et organismes de recherche qui étudient, eux aussi, ces phénomènes de salissures effectuent souvent leurs essais in situ ; les délais pour étudier l'encrassement des matériaux sont alors longs. Avec le banc d'essai par ruissellement, le CSTB parvient à des conclusions plus rapides. La prochaine étape consiste à établir une corrélation entre les deux scénarios. La demande des industriels des revêtements (fabricants de peintures, de mortiers, de ciments, de tuiles ou encore de béton ?) est forte. « Cette corrélation est le chaînon manquant, on espère bien le trouver afin d'accompagner toujours mieux les industriels ; simplement cela peut prendre du temps », précise Bertrand Ruot.

Salissures
Banc essai eprouvettes
Banc essai, vue globale

Guides pratiques

Le CSTB a édité un guide pratique "Salissures de façade, comment les éviter", que l'on peut se procurer sur la boutique Internet du CSTB. On y trouve de nombreux conseils pour anticiper et limiter dès la conception du bâtiment les phénomènes de salissures, et des exemples de protection à mettre en place.

Le CSTB a également participé à l'élaboration d'un Mémo Chantier édité par l'Agence Qualité Construction (AQC), intitulé "Façades : protection contre les ruissellements", un recueil de bonnes pratiques très concret. Un outil précieux pour les corps de métiers qui œuvrent sur les chantiers".