Eurocrystal, le bien nommé
L'ouvrage conçu par l'architecte Jean-Jacques Ory n'est que verre fumé sur ses quatre façades. Livré en juillet 2004, le bâtiment de bureaux de 20 000 m² de SHON (pour 15 000 m² de surface utile) a été commandé par les assurances Generali France. Eurocrystal est composé de plateaux vides ouverts de 1 900 à 2 700 m². Particularité de cette réalisation : « L'immeuble est entièrement divisible grâce à un noyau central comportant aux extrémités deux escaliers toute hauteur pour les distributions », explique Alain Camuset, inspecteur de travaux principal auprès de la maîtrise d'œuvre. « Louable à un seul occupant, il peut aisément être mis à la disposition de deux entreprises grâce à des locaux techniques en double. » Une flexibilité qui est la spécificité de la distribution intérieure. Aux bureaux en blanc en R+7, s'ajoute une cafétéria en R-1, suivie de trois niveaux de parking en sous sol. Un fitness center ainsi qu'un auditorium sont à l'étude et devraient d'ici peu rentrer en phase travaux, toujours sous la même maîtrise d'œuvre. Quelques terrasses accessibles sont situées sur les parties en biseau de l'ouvrage.
Ouvrants à la française
Marque de fabrique de l'ouvrage : l'enveloppe en verre de 7 000 m². Elle affiche une alliance entre façade VEC et VEP. Pour la partie mur rideau, une série de 421 cadres ouvrants à la française (s'ouvrant vers l'intérieur) sur une trame de 1,35 m a été mise en œuvre. La trame composée de trois châssis, dont deux fixes, pour un ouvrant est constituée d'une ossature en alliage d'aluminium. Les montants et traverses sont assemblés de manière à former une grille équipée alternativement de cadres fixes, d'ouvrants à la française proprement dit ou encore de panneaux opaques. Ces derniers sont formés d'un vitrage émaillé devant un caisson tôle avec isolant ou habillage tôle d'aluminium extérieur selon l'orientation de la façade. Les parties vitrées sont constituées de cadres en profilé d'alliage d'aluminium thermolaqués, constituant le support de collage des vitrages et assemblés d'onglets sur des équerres serties et étanchées. Les ouvrants à la française sont ferrés sur les profilés d'ossature formant dormant à l'aide d'une paire de compas haut et bas.
« Le mur rideau en VEC a été étudié pour recevoir des cadres montés de l'extérieur », explique Vittorio Agnoli de la société italienne Vega Systems, fabricant et poseur des ouvrants et à ce titre demandeur de l'ATEx. « Ce procédé d'ouvrant à l'intérieur est totalement inédit. Nous sommes face à procédé innovant. Mais ils n'en reste pas moins que l'étanchéité, tout comme l'isolation acoustique, développent des performances identiques à ce que l'on peut trouver sur un système plus classique d'ouvrants à l'extérieur ou même de vitrages fixes. La grande difficulté a consisté à travailler le joint, que ce soit sur la façade VEC ou VEP, les deux étant traitées de la même manière. Dans le cas de notre système, le joint au niveau de l'ouvrant est porté à 3 cm, contre 2 cm en système fixe. A l'anglaise, avec une ouverture à l'extérieur, il n'est nul besoin de dévêtir, ce qui n'est pas le cas avec nos ouvrants. Par ailleurs, le vantail situé à l'intérieur facilite d'autant mieux l'accès pompier. »
L'agence Ory, qui faisait usage de ce procédé à la française pour la première fois, a trouvé une nouvelle manière d'envelopper ses futures réalisations architecturales.
