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Ouvrages d'enveloppe atypiques : réponses par la consultance

La création de cette nouvelle activité part d'un constat réjouissant : l'innovation dans la construction se porte à ravir, notamment celle du secteur de la façade légère. Pour épauler cette course au progrès technique, le CSTB disposait déjà de l'ATEx, l'Appréciation Technique d'Expérimentation, qui analyse, non un produit, mais un système de construction innovant. Ici, il s'agit non plus de délivrer une appréciation, mais de conseiller les porteurs de projet et d'aider les fabricants de produits de construction.

L'évaluation technique et technologique formaient l'essentiel de l'activité de la division Constructions légères, grâce à sa forte expertise en enveloppes de construction, bardages, systèmes de vitrages en façade, cloisons légères, vérandas et verrières ou encore éléments de couverture. Un travail effectué essentiellement à partir d'essais en laboratoire mais qui, face au développement très important des ouvrages en verre, trouvait parfois ses limites.

Plus loin dans l'approche théorique

« Dans le cadre des ATEx, les essais s'avèrent parfois insuffisants pour les réalisations complexes, car nous sommes confrontés à des phénomènes liés au fonctionnement intime d'une technique, explique Adrian Panait, ingénieur d'études et recherche au CSTB. Certains essais nécessitent d'être approfondis, notamment sur les systèmes d'accroche, profilés de plus en plus fins, de manière à limiter les parties opaques en façade. Pour apporter des réponses et valider la faisabilité d'un système, il faut aller de plus en plus loin dans l'approche théorique, l'empirisme montrant des limites en matière de réponses apportées aux procédés innovants. »

Vitrage bombé à simple ou double courbure, vitrages isolants, systèmes de façade avec utilisation du verre en tant qu'élément structural, systèmes de verre pincé ponctuellement… Autant de procédés qui bénéficient pour l'heure de la faveur des maîtres d'œuvre et sur lesquels planche Adrian Panait. Avec le souhait de développer une large expertise dans le domaine de la façade double peau, largement utilisée en Grande-Bretagne ou dans les pays nordiques et amenée à se développer davantage en France. Pour Adrian Panait, il s'agit « d'anticiper les besoins du marché afin d'être en mesure de répondre aux sollicitations lorsque la demande se fera jour ».

Mieux répondre aux besoins de plus en plus complexes du client : tel est donc l'objectif de cette dynamisation des prestations. Dans "client", comprenez notamment bureau d'études, façadiers ou maîtres d'ouvre. Pour l'heure, une dizaine d'affaires hors des sentiers battus ont été traitées en consultance depuis septembre.

Objectif Europe

Si bureaux d'études et architectes sont les premiers bénéficiaires de cette aide à la création et à l'innovation architecturale, les industriels y trouveront aussi leur intérêt à chaque fois qu'ils auront besoin de justifier de manière analytique les produits en conception. Car pour accéder au marché européen, les sociétés françaises doivent se conformer aux normes communautaires, qui font de plus en plus appel aux calculs, contrairement aux habitudes françaises de validation par essais. L'industriel, qui n'a pas nécessairement les moyens d'apporter des justifications comprises dans les référentiels européens comme les Eurocodes, bénéficiera ainsi d'une prestation de calculs. En clair, le produit sera passé au crible des calculs du CSTB, de manière à être conforme aux exigences en matière de produits de construction. Cet « objectif Europe » va dans le même sens que « l'objectif innovation » précédent : positionner le CSTB comme un acteur clé du secteur de la construction en Europe.