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Un projet architectural pharaonique à La Mecque

Omar Jabal est un projet pharaonique dont la construction a d’ores et déjà commencé : les fondations des bâtiments les plus bas sont en cours. Les deux plus grandes tours seront les dernières à sortir de terre. Reliées par une passerelle située à 150 mètres au-dessus du sol, elles seront dans le prolongement de la voie piétonnière en direction de la Mosquée Sacrée. De nombreux pèlerins y passeront chaque jour : leur sécurité ainsi que leur confort sont essentiels.

Un dimensionnement au vent à la mesure du projet

Le CSTB a mené des essais en soufflerie pour le dimensionnement au vent des deux tours. Après avoir recueilli les données météorologiques de la station de La Mecque, les ingénieurs ont réalisé des études statistiques permettant de définir les vents de référence « frappant » la structure. Les vents étant modelés par l’environnement architectural, une maquette instrumentée des deux tours et de celles à proximité a permis de réaliser des essais de mesures de pression d’une grande précision. « Les résultats permettent de caractériser les efforts auxquels seront soumises les deux tours. Nous avons ainsi pu conseiller le bureau d’études Oger International, qui pourra dimensionner au mieux les bâtiments, les fondations, l’épaisseur des vitrages…, » précise Julien Berthaut, ingénieur au CSTB. Une attention toute particulière a été portée à la passerelle de liaison : le haut des tours jumelles étant soumis à des mouvements relatifs, elle doit disposer d’un certain degré de liberté pour pouvoir être capable de les tolérer sans problème.

Le confort, une notion essentielle

Le confort est une notion qu’il a fallu objectiver selon des critères précis. Pour ce faire, les vents soufflant aux pieds des deux tours ont été mesurés et quantifiés. « Il existe une vitesse limite pour ne pas gêner les passants, poursuit Julien Berthaut. Ce seuil de vitesse dépend de l'usage du lieu (lieu de passage, station debout, station assise prolongée...) mais également de la chaleur du lieu concerné. Une petite brise dans le nord de la France sera potentiellement plus désagréable qu’en Arabie Saoudite, où elle pourra rafraîchir la population. » Le projet ne présentant pas de frein au confort, aucune préconisation en termes d’ajout de végétation ou de brise-vent n’a été nécessaire.

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Une tour, et plus particulièrement à 200 mètres de haut, a tendance à vibrer. Le seuil de tolérance à ces vibrations est beaucoup plus bas dans un hôtel, lieu de repos et de détente, que dans des bureaux, où l’activité humaine est plus importante. En se basant sur la résistance des bâtiments et la force des vents, les ingénieurs du CSTB étudient actuellement la notion de confort des pèlerins au sein des deux tours.