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Une recherche pour des villes plus agréables à vivre

A 10 h du matin, en ce début du mois d'octobre, la circulation est fluide sur les deux rues qui traversent de part en part la Grand-Place de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Le centre commercial tout proche vient d'ouvrir ses portes et les cafés ont mis leurs tables en terrasse. Parmi les personnes arpentant les lieux sous le soleil d'automne, quatre d'entre elles remplissent une mission particulière. « Notre travail consiste à interroger les riverains sur le ressenti qu'ils ont de cette place de Boulogne, témoigne Carole Horlaville, du CSTB de Grenoble et responsable de la coordination de cette étude. Pour cela, nous avons rédigé un questionnaire regroupant vingt-six points particuliers. Ces derniers ont trait aussi bien au niveau sonore qu'à l'ambiance visuelle, les odeurs, l'air, l'éclairage, etc. » Parallèlement à la conduite des entretiens, de multiples paramètres quantitatifs sont mesurés : niveau d'éclairement, bruit, température, humidité relative, vitesse du vent, particules présentes dans l'atmosphère, concentration en composés organiques volatiles (COV) de l'air ambiant.

Des indicateurs représentatifs du confort urbain

L'opération menée à Boulogne-Billancourt s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme de recherche lancé par le CSTB en 2008. Celui-ci vise à mieux cerner la qualité de vie en milieu urbain. Lors d'une première étape, les études ont porté sur la réalisation d'un état de l'art puis, une fois cette analyse effectuée, les chercheurs ont proposé un certain nombre d'indicateurs représentatifs du niveau de confort d'un environnement citadin. Ce travail préliminaire a mis en évidence la nécessité d'acquérir des données de terrain combinant le ressenti – forcément subjectif – des riverains et les mesures objectives donnant une image exacte des conditions existant dans différents types d'environnement (place, rue…). D'où les deux campagnes de collecte d'informations conduites à Boulogne, l'une en juillet et l'autre en octobre 2010, et durant lesquelles plus d'une centaine de questionnaires ont été remplis.

Système ambulatoire pour « homme orchestre »

« D'ici la fin 2010, notre ambition consiste à créer un système ambulatoire, de type "homme orchestre" regroupant tous les instruments de mesure, poursuit Carole Horlaville. Cet équipement permettra à un seul individu d'enregistrer les caractéristiques physiques d'un lieu précis et de procéder simultanément aux interviews. Un tel dispositif – le plus discret possible pour ne pas gêner les personnes interrogées – devrait pouvoir être rapidement mis au point. Il pourra alors être utilisé sur d'autres lieux de vie. » Les données ainsi recueillies amèneront à finaliser un protocole fiable, s'appuyant sur des indicateurs chiffrés, pour évaluer la perception des ambiances au cœur des villes. Une méthodologie qui pourra être proposée par le CSTB aux collectivités territoriales, aux urbanistes et aux maîtres d'ouvrage impliqués dans des opérations d'aménagements urbains.


Etude in situ sur la Grand Place de Boulogne Billancourt en octobre 2010