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Prescrire le bois dans les bâtiments de demain

L'objectif du colloque « Prescrire le bois dans les bâtiments de demain » : Faire découvrir les solutions techniques à disposition, que ce soit pour les bâtiments neufs, en réhabilitation, en aménagement intérieur et extérieur ou encore dans le cadre d'ouvrages mixtes.

Le bois est devenu un matériau high tech : on parle d'ailleurs de « bois d'ingénierie », de « bois recomposé ». Collé, cloué, abouté, assemblé, le bois est désormais traité de telle sorte qu'il devienne un matériau structuré particulièrement stable et mécaniquement maîtrisé. Qu'il s'agisse de lamellé-collé, de bois aboutés, de poutres légères à base de bois, de parquets techniques, etc., l'homme a appris à travailler et à dompter cette matière. A telle enseigne que de véritables « solutions bois construction » existent aujourd'hui et que des parties entières d'ouvrage, notamment les enveloppes et structures des bâtiments (planchers, toitures, murs, etc.), peuvent être conçues et utilisées directement comme solutions constructibles – en construction individuelle comme en collectif. Rappelons que le bois, comme tout autre matériau ou procédé de construction, est soumis à la règlementation en vigueur. Plus précisément, normes françaises, normes européennes ou DTU pour ce qui concerne le domaine traditionnel ; Avis Techniques, Pass'Innovation,  Agréments Techniques Européens associé à des Documents Techniques d'Application, etc. pour ce qui est des produits non traditionnels.

Point de vue économique

Les solutions pré-assemblées qui peuvent être mixtes, c'est-à-dire complétées par des éléments tels isolants, fixations métal et évidemment, béton - comme par exemple dans les systèmes de plancher - s'avèrent moins onéreuses. Cette préparation en amont des éléments usinés garantit des chantiers rapides et  secs. L'exemple de la récente opération « Les Herbiers » (BH, filiale du groupe Bénéteau pour la SAMO, bailleur social vendéen) est en cela remarquable : des maisons achevées en quatre à huit mois - au lieu de vingt pour les constructions traditionnelles - et un coût moyen de 1 300 € HT le mètre carré.

 

Point de vue « développement durable »

Le bois est un matériau pouvant apporter des réponses aux enjeux environnementaux. D'abord, parce qu'il peut contribuer à lutter contre le changement climatique - notamment grâce au phénomène de photosynthèse qui permet aux arbres de capter le CO2 présent dans l'atmosphère. Ainsi, le bois utilisé comme matériau retient du CO2. Ensuite, parce qu'il demande peu d'énergie fossile pour être transformé en produit de construction et conduit naturellement à moins d'émissions de CO2 que la plupart des autres matériaux.
Enfin, le bois est, dans le domaine de la construction, le matériau renouvelable par excellence. La forêt européenne est bien gérée et en croissance constante. Ses 150 millions d'hectares produisent ainsi 645 millions de m3 par an. Or, seuls 64 % de cette croissance est exploitée ! Une forêt qui représente donc de grandes réserves pour le futur. De plus, au fil du temps, les certifications de gestion forestière durable (PEFC, FSC) se sont développées en Europe et notamment en France. Un tiers de la forêt française (soit plus de 5 millions d'hectares) se trouve aujourd'hui certifiée - gage de renouvellement de la forêt mais également, de la préservation de la biodiversité.

 

 

Un guide, un engagement, un manifeste…

Reste que le bois est encore méconnu dans ses performances énergétiques, environnementales et économiques. Les bailleurs sociaux, les architectes, les maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage, les concepteurs, etc. y ont déjà recours, mais insuffisamment encore. Le Guide “Connaître, prescrire et utiliser les certifications bois construction” a été réalisé conjointement par Acerbois, AFNOR Certification et le FCBA pour pallier ce retard. Il constitue « outil », facile d'accès et simple d'utilisation, permettant de prescrire et de mettre en œuvre des produits et services de qualité. Dans une première partie et dans un souci pédagogique, le guide propose d'expliquer ce qu'est la certification : une démarche collective de qualité attestant, en toute objectivité, de la conformité d'un objet à un ensemble de critères, dépassant les exigences courantes. Oui, mais qui intervient ? De quelle manière? Dans quel but... Quels sont les “plus” par rapport au marquage CE... Dans un second temps, tous les produits, services ou personnes de la construction bois disposant d'une certification y sont répertoriés, depuis le lamellé-collé (certification Acerbois-Glulam) jusqu'à la certification NF Réaction au Feu en passant par la certification de service CTB-A+ (traitements préventifs et curatifs). Chaque fiche détaille l'objet de la certification, ses caractéristiques, ainsi que les critères qui prévalent à la certification et les textes sur lesquels elle repose. Un guide en forme de manifeste collectif pour redonner au bois toutes ses lettres de noblesse…

Que dit la loi ?

La loi donne un coup d'accélérateur à l'usage du bois construction.  Le décret n° 2010-273 a été publié le 15 mars dernier. Il fixe le volume minimal de bois pour les immeubles à usage d'habitation, à savoir 20 dm3 par m2 de SHON dès 2011 et 35 dm3/m2 SHON dès 2012, soit… 10 fois plus que le volume imposé jusqu'à maintenant ! Dès aujourd'hui, pour un bâtiment à usage industriel, le volume ne peut pas être inférieur à 3 dm3 en 2011 et 5 dm3 en 2012. Quant aux autres bâtiments, la quantité de bois est fixée à 7 dm3 en 2011 et 10 dm3 en 2012…

Synerbois Partenaires

Une convention de partenariat lie le CSTB et le FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction, Ameublement), depuis 2007. Elle a permis de rapprocher les activités et compétences de ces deux établissements dans le domaine du bâtiment et l'expertise bois. "Synerbois Partenaires se présente comme un guichet unique pour la filière bois, permettant de créer des synergies entre les acteurs de la construction, de les sensibiliser et les former, de valoriser les procédés bois par l'innovation, l'évaluation et la démonstration, mais également d'accompagner les industriels dans leurs démarches," précise Stéphane Hameury, ingénieur Evaluation au département Sécurité Structure Feu et chef de projet de la mission transversale Bois et Développement Durable, au CSTB.