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Le CSTB devient laboratoire accrédité COFRAC Etalonnage pour les anémomètres

Les maires de nos communes incitent les chefs de chantier à faire réaliser des expertises de vent avant la mise en place des grues à tour pour éviter tout risque de chute. De même certaines grues sont équipées d'anémomètres pour définir une vitesse sécuritaire. Sur certains grands ouvrages encore, comme les lignes TGV ou le Viaduc de Millau, la force des vents traversiers est mesurée en continu pour surveiller et prévenir les désordres en cas de fortes tempêtes. Enfin, les enjeux financiers, de développement et d'implantation de parcs éoliens nécessitent de longues études pour prédire le rendement potentiel du site et les meilleurs emplacements.  Dans ces cas, une faible variation du niveau estimé de vent peut avoir une incidence très importante sur les résultats. On comprend alors que les capteurs utilisés pour mesurer le vent doivent être irréprochables. Il convient de s'assurer de la fiabilité de ces capteurs et des mesures obtenues.

Des capteurs de mesures de vitesse du vent fiables

La mesure du vent se fait à l'aide de capteurs appelés anémomètres, à coupelles ou à hélice. La vérification, en tension et/ou en fréquence, se fait en effectuant un étalonnage du capteur, qu'il soit neuf ou déjà en service. C'est dans la soufflerie µSE (voir l'encadré) du CSTB de Nantes que sont étalonnés ces capteurs de mesures de la vitesse du vent : on souffle sur l'anémomètre à vitesse de vent variable de 4 à 20 mètres par seconde (14 à 73 km/h) par palier de vitesse de 1 m/s. « Cela fait déjà quelques mois que le CSTB travaille pour obtenir l'accréditation COFRAC Etalonnage qui permet d'affirmer à l'exploitant que ses anémomètres sont conformes aux exigences du référentiel technique, mais aussi que les étalonnages sont réalisés en respectant les exigences de la norme internationale NF EN ISO 17025, exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais» explique Maeva Sabre, ingénieur au CSTB. Chaque test réalisé donne lieu à la délivrance d'un certificat d'étalonnage. Le demandeur peut alors estimer si l'anémomètre est prêt à être utilisé ou réutilisé en fonction du résultat de l'étalonnage.

« La procédure mise en place suit aussi les recommandations de la norme internationale IEC 61400-12-1. Un pas de plus vers la certification internationale MEASNET (Measuring Network of Wind Energy Institutes) que nous visons prochainement», ajoute Maeva Sabre.  Dans l'éolien, le réseau MEASNET est la référence en termes de qualité des mesures (vent, puissance machine, bruit, qualité du productible). Il n'existe pas encore en France de laboratoire ayant une accréditation MEASNET pour l'étalonnage d'anémomètres. C'est l'un des principaux objectifs sur lequel travaille le CSTB.

Anémomètre testé en soufflerie
Schéma de la soufflerie Muse
Anémomètre testé en soufflerie

Soufflerie µSE : dédiée aux anémomètres

L'objectif d'une soufflerie : étudier en laboratoire le comportement d'un équipement en reproduisant les conditions réelles d'utilisation. La soufflerie µSE fait partie de la soufflerie Jules Verne du CSTB de Nantes. Là où la soufflerie Jules Verne étudie des bâtiments ou des éléments de construction, des véhicules et des matériels de transport sur 5.000 m² en recréant n'importe quelle condition climatique, la soufflerie µSE teste des anémomètres, en vraie grandeur, grâce à des vents allant jusqu'à 30 mètres par seconde.  Elle était à l'origine dédiée aux études aérauliques, à la mise au point d'essais sur exutoires et extracteurs statiques avant d'être dédiée à l'étalonnage d'anémomètres.

Caractéristiques de la soufflerie µSE :

  • µSE : µ pour micro, SE pour Soufflerie de type Eiffel
  • soufflerie à veine libre à aspiration
  • vents générés jusqu'à 30 m/s
  • section de travail de 0,79x0,79 m² dans un volume de 0,915m3
  • flux uniforme à 0,2 % dans la zone de mesure anémométrique
  • coefficient de blocage inférieur à 0,1 en présence des anémomètres
  • niveau de turbulence inférieur à 2 %
  • une bonne répétabilité des mesures.