Archives

La Part-Dieu s'oxygène

Constituée de 28 étages, la tour dessinée par la société d'architecture Arte Charpentier est la partie la plus symbolique du nouveau complexe situé à 200m à peine de la gare TGV. Baptisée tour "Oxygène", pour mieux en signifier l'esprit de reconquête dans un secteur marqué par les architectures en béton des années 70, elle arbore des murs rideaux tout en verre que le CSTB a évalués dans le cadre d'une démarche d‘Appréciation Technique d‘Expérimentation.

Les volumétries nord et sud se différencient en fonction des contextes urbains. Au sud, la tour développe des lignes courbes que soulignent les horizontales de planchers habillés par des caissons en acier galvanisé. Au nord, face au tissu ancien, la volumétrie se soumet à une certaine neutralité géométrique sous la forme d'un impeccable placard parallélépipédique avec des lignes de façade discrètes et verticales. L'entrée se situe en tête de l'IGH, sur le boulevard Marius Vivier-Merle, sous un surplomb qui vient ajouter une note instable à une composition plutôt sage, comme pour rappeler le prisme en porte-à-faux de la façade nettement plus radicale de l'espace commercial.

Une double-peau ventilée

La tour Oxygène, qui se compose d'une base géométrique assez simple, associant deux grands volumes imbriqués et quelques variations, se devait de proposer des revêtements de façade les plus justes et les plus sobres possibles. Les murs rideaux en double-peau ventilée sont réalisés suivant la technique des blocs. En d'autres termes, les parois intérieures et les parois extérieures de vitrage sont solidaires d'un seul et même châssis pour composer des entités indissociables. Ces blocs de vitrage de 3,60 m de haut, entièrement fabriqués en atelier, sont juxtaposés et superposés sur le chantier en admettant une tolérance de pose d'environ 2 cm grâce aux réglages tridimensionnels des attaches. L'étanchéité entre les blocs est réalisée au moyen de la traditionnelle double barrière. Les pare-pluies visibles de l'extérieur limitent la pénétration de la pluie, alors que les garnitures EPDM(1), mis en pression les unes contre les autres, assurent l'étanchéité parfaite à l'eau et l'air, tout en permettant la libre dilatation de chacun des blocs.

Ainsi produites, les façades font l'objet d'opérations limitées sur le chantier. "Avec des bénéfices qualitatifs et économiques non négligeables", rapporte Jean-Louis Galéa, ingénieur et responsable de l'ATEx pour le CSTB.  Contrairement aux usages pour ce type d'ouvrage, toutes les parois intérieures des blocs sont ici constituées par des ouvrants, dont la moitié est manœuvrable par les usagers afin de pouvoir ouvrir les espaces de travail sur la lame d'air ventilée par l'extérieur. Une véritable bouffée d'oxygène, lorsque l'on considère que la plupart des IGH fonctionne en monde parfaitement clos.

(1) EPDM : Ethylène-propylène-diène-monomère.

 

Fiche technique

Maîtrise d'ouvrage : SCI Tour Oxygène
Maîtrise d'œuvre : Arte Charpentier & Associés, architectes
Conception, fabrication et collage des double-peaux : KYOTEC GROUP
Vitrages isolants : Polypane Glasindustrie
Bureau de contrôle : Socotec
Inauguration : Juin 2010