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Quel programme 2010 pour l'Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur ?

Logements

Après la fourniture de l’état de la pollution dans le parc de logements français (campagne nationale menée en 2003-2005), l’exploitation des données se poursuit pour identifier les déterminants de la pollution, comprendre le rôle des systèmes de ventilation et des pratiques d’aération, quantifier les contributions des produits et des équipements, examiner plus spécifiquement les relations avec les inégalités socio-économiques et la précarité énergétique.
Pour en savoir plus : Télécharger le texte Pollution atmosphérique (Campagne nationale « Logements » de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur : de la description de la pollution intérieure à sa compréhension)


Bâtiments d’habitation performants en énergie

L’OQAI mène actuellement une étude pilote sur le sujet car le secteur du bâtiment manque d’informations sur ces nouveaux bâtiments dont la conception est innovante à plus d’un titre (nouveaux matériaux et équipements, nouvelles techniques de construction). Il s’agit de vérifier qu’il n’y a pas atteinte des performances énergétiques au détriment de la qualité sanitaire et du bien-être des occupants. L’étude a trois objectifs : estimer la qualité de l’air intérieur et la comparer à la référence nationale (campagne nationale Logements), apprécier le confort ressenti par les occupants et mesurer leur consommation énergétique. Un outil méthodologique d’évaluation des performances de ces bâtiments sera élaboré et testé sur moins d’une dizaine de bâtiments d’habitation. Ces bâtiments répartis en région lyonnaise, nantaise et parisienne s’approchent des critères de performances énergétiques BBC-Effinergie ou Passivhaus ou sont, pour certains, labellisés. Les suivis expérimentaux ont débuté en 2009 et s’achèveront à la fin de l’été 2010. Les résultats de l’étude sont attendus courant 2011.

Lieux de vie fréquentés par les enfants

Des études spécifiques sont en cours dans les écoles et les crèches sur les comportements et les freins vis-à-vis de l’aération, les émissions des produits d’entretien et la contamination bactérienne. Par ailleurs, à l'instar de la campagne nationale "Logements", une campagne de grande ampleur est en préparation sur un échantillon représentatif du parc français des écoles. Elle vise à approfondir la connaissance des niveaux d’exposition des enfants aux polluants de l’air dans ces locaux : particules, composés organiques volatils et semi-volatils (pesticides, phtalates, retardateurs de flamme), allergènes, bioaérosols et métaux. Pour les polluants et indicateurs connus (formaldéhyde, benzène et confinement), la phase pilote d’une surveillance périodique de l’air intérieur est en cours dans 300 écoles et crèches à l’initiative du ministère en charge de l’écologie, à laquelle l’OQAI est associé (lien sur article webzine).
S’agissant des lieux de loisirs, les piscines font actuellement l’objet de campagnes de mesure pour qualifier la contamination de l’atmosphère des piscines couvertes par les sous-produits de désinfection de l’eau des bassins.

Bureaux

Les bâtiments de bureaux restent à ce jour des locaux où la qualité de l’air est méconnue en France. Ainsi, l’OQAI lance-t-il une campagne nationale dans les immeubles de bureaux de plus de cinquante personnes. Outre la qualité de l’air, le confort et la santé des occupants, la dimension "performance énergétique" sera prise en compte pour une approche globale des enjeux du bâtiment. Après l’élaboration des protocoles et la phase pilote en 2009, l’année 2010 est consacrée à la constitution de la base de sondage des bâtiments de bureaux, ainsi qu’au recrutement et à la formation des équipes déployées sur le terrain.

Indices de qualité d’air intérieur

L’élaboration d’indices et de modèles prédictifs de la pollution intérieure, simples, faciles à mettre en œuvre et compréhensibles par tous constitue l’un des objectifs de l’OQAI. Malgré la complexité de cette pollution et la diversité des attentes vis-à-vis de tels indicateurs, des indices de confinement et de contamination fongique sont déjà disponibles. Développés respectivement dans les écoles et les logements, leur extrapolation à d’autres environnements est à l’étude.

Veille, communication, information et formation

La valorisation des résultats des études de l’OQAI fait l’objet d’un programme dédié qui se traduit par des actions de formation et d’information : élaboration de guides, organisation d’ateliers grand public et de conférences scientifiques. Une veille documentaire active est également assurée au sein de ce programme.

L’OQAI en bref

  • Un programme national d’études et de recherches au service des ministères et des agences de santé publique et environnementale
  • Un outil de prévention et d’aide à la gestion des situations à risque de pollution dans les espaces clos
  • Un réseau d’acteurs scientifiques et opérationnels sur tout le territoire français, coordonné par le Centre scientifique et technique du bâtiment
  • Un lien étroit avec les professionnels concernés et le grand public pour mieux comprendre cette problématique et aider, par l’implication de tous, à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur   
  • 5 missions pour améliorer la qualité de l’air dans les lieux de vie :
    - Connaître les environnements intérieurs (parc des bâtiments, systèmes de ventilation en place, temps passé par les occupants…)
    - Caractériser les polluants présents qu’ils soient chimiques, biologiques ou physiques, les hiérarchiser sur des critères sanitaires et identifier les facteurs (sources et déterminants) à l’origine des situations de pollution intérieure
    - Gérer et valoriser les données disponibles sur la qualité de l’air intérieur à l’échelon national
    - Fournir des éléments utiles à la gestion des risques sanitaires
    - Informer le grand public, former les professionnels et émettre des recommandations.

Gouvernance et financement

L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) a été créé en juillet 2001. Il est placé sous la tutelle des ministères en charge du logement, de l’écologie et de la santé, avec le concours du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), de l'Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) et de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH).
La mise en œuvre opérationnelle de l’OQAI et sa coordination scientifique sont prises en charge par le CSTB, sous la direction de Séverine Kirchner. Plus d’une centaine de professionnels et de doctorants (chimistes, microbiologistes, statisticiens, médecins, toxicologues, épidémiologistes, évaluateurs de risques, architectes, économistes, sociologues…) appartenant à une cinquantaine d’organismes français sont associés aux travaux et se réunissent régulièrement au sein de groupes de travail destinés à planifier les études, puis à en exploiter et valoriser les résultats.
L’orientation stratégique des travaux et la déontologie des actions sont garanties par le conseil de surveillance présidé par Andrée Buchmann. Les protocoles et les résultats des études sont validés par le conseil scientifique, présidé par Yvon Le Moullec. Enfin, les liens avec le grand public et les acteurs du bâtiment et de la santé sont assurés via le comité consultatif présidé par Andrée Buchmann.
Le budget de l’OQAI provient de fonds publics ; il est discuté annuellement en conseil de surveillance et dimensionné selon le programme de travail validé par le conseil scientifique.

La revue « Pollution Atmosphérique » est une publication francophone dédiée aux études et recherches sur les problématiques d’observation, d’analyse et de contrôle des pollutions de l’air. Depuis 2005 et sur financement ADEME, la revue consacre une rubrique à l’air intérieur, à laquelle contribue le CSTB en partenariat avec le réseau RSEIN. Pour plus d’informations : site de l'APPA