Surveillance de la qualité de l'air intérieur dans les écoles et crèches
La présence dans les environnements intérieurs de nombreuses substances et agents (chimiques, microbiologiques et physiques) en lien avec des effets sanitaires (irritations, asthme, allergie, cancers etc.) ainsi que le temps passé dans les espaces clos (en moyenne 22 heures sur 24) en font une préoccupation légitime de santé publique.
Entre septembre 2009 et avril 2010, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) vont intervenir dans près de 160 crèches, écoles maternelles et élémentaires, de 12 régions en France. Trois indicateurs seront mesurés au cours de cette expérimentation : les concentrations en benzène et formaldéhyde (mesures par tubes passifs exposés une semaine, pendant deux saisons – été et hiver) et le confinement (mesuré l’hiver uniquement, durant deux semaines). Ce dernier sera déterminé grâce à l’indice ICONE obtenu à l’aide de l’appareil Lum’Air, développé par le CSTB dans le cadre de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur. Selon la taille du bâtiment, de une à huit salles seront instrumentées. Certains établissements feront l’objet d’un suivi régulier durant quatre mois.
"Le CSTB participe activement à cette expérimentation, notamment par l’élaboration des protocoles de surveillance, le développement du système de gestion des données recueillies et par son expertise pour l’exploitation d’une partie des données, qui sera coordonnée à l’échelle nationale par le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer," explique Séverine Kirchner, responsable de pôle au CSTB et coordinatrice scientifique de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur. En parallèle de ces mesures, un pré-diagnostic de chaque établissement, conçu par le CSTB et mis en œuvre par des professionnels en région, permettra de décrire le bâtiment et son environnement proche, de vérifier le bon fonctionnement des systèmes de chauffage et de ventilation et de documenter les usages (activités, produits…) au regard des problématiques de qualité de l’air intérieur.
La seconde phase de la campagne pilote (septembre 2010 – avril 2011) concernera 140 établissements supplémentaires, situés dans les autres régions françaises. Au total, ce sont 300 écoles et crèches qui seront investiguées.
Cette expérimentation est un des engagements du projet de loi "Grenelle 2" qui prévoit de rendre la surveillance de la qualité de l’air obligatoire d’ici 2012. Elle s’inscrit également dans les priorités du deuxième Plan National Santé Environnement 2009-2013 (PNSE 2), qui vise notamment un étiquetage sanitaire des produits de construction et de décoration ainsi qu’une aide significative au développement de conseillers en environnement intérieur.
