Archives

Le Pays d'Aix se construit un siège à sa mesure

La nécessité de la création d'un nouveau siége pour la communauté du Pays d'Aix découle d'un calcul mathématique simple : l'effectif de 200 personnes en 2002 sera porté à 700 à l'horizon 2006. A cette explosion de personnel s'ajoute la dispersion en plusieurs sites des services centraux, un éparpillement qui nuit fatalement à l'optimisation de son travail. Les fonctions administratives de la Communauté du pays d'Aix sont présentement dispersées sur quatre sites à Aix : le siége lui même est abrité dans l'Hôtel Boades place Jeanne d'Arc, la direction du développement économique occupe des locaux cours Sextius Mirabeau, la direction de l'insertion et de l'emploi est accueillie dans un immeuble d'habitation rue des Frères Vallon, et enfin les autres directions qui sont localisées sur une zone d'activités tertiaires baptisée le Décisium.

Ainsi que le précise le programme général rédigé en septembre 2003, « cette dispersion nuit au fonctionnement optimal de la communauté -nombreux déplacements, circulation de l'information- et est également préjudiciable en terme d'identification de la structure ».

Renforcer une image et créer une identité au travers d'un bâtiment flambant neuf, tel est donc l'objectif de ce projet architectural.

Un ouvrage contraint par son site

Si le projet n'a pas encore trouvé son maître d'œuvre, le concours venant récemment d'être lancé, reste que le programme définit déjà clairement le contenu de l'opération. Le nouveau siége comprendra un espace d'accueil, d'animation et d'exposition, des bureaux pour l'accueil de 370 agents, une salle plénière en hémicycle de 360 places, des salles de commission de 30 à 150 places, des bureaux pour les élus, une salle de formation ainsi qu'un service documentation et archives.

Le site est pour sa part déjà localisé : il s'agira d'implanter le bâtiment au cœur de la ZAC Sextius Mirabeau, aujourd'hui principalement dédiée à du logement, sur une parcelle nue de 1900 m² pour une surface utile de 10 000 m² (dont 4300 m² pour des espaces de type bureau) hors stationnement. Reste que le terrain apparaît comme fortement contraint par l'environnement immédiat : une voie ferrée recouverte d'un pont-route, un immeuble de logements en contrebas du terrain derrière lequel se trouvent des petits commerces de proximité, et enfin l'avenue Max Juvénal, un axe de circulation important donc bruyant traversé par un pont piéton. Ce contexte urbain difficile joint à une parcelle relativement limitée en superficie a nécessité de rechercher une utilisation maximale de la capacité constructive du terrain, d'où un développement en hauteur attendu sur cinq niveaux.

Les futurs usagers consultés et informés

A cette donnée centrale de la difficulté du terrain se sont additionnés deux autres « guidelines » d'importance : l'inscription du projet dans une démarche de haute qualité environnementale, et la concertation avec les futurs usagers (et ce à tous les niveaux de la hiérarchie) afin de connaître leurs desiderata en matière de confort de travail, et ce en fonction des objectifs et des enjeux de la HQE qui leur auront été précédemment présentés afin de mieux les impliquer au projet.

Comme souvent, les exigences en matière de confort hygrothermique, d'acoustique et de luminosité arrivent en tête des attentes des utilisateurs, deux souhaits qui rejoignent les exigences de la maîtrise d'ouvrage en matière de maîtrise des coûts énergétiques. Au final, priorités de la Communauté, analyse du site, contraintes fonctionnelles et sensibilités des futurs usagers auront dessiné la hiérarchisation des cibles définies par le référentiel de la QEB (qualité environnementale des bâtiments) mis au point par le CSTB.

Trois cibles apparaissent ainsi en niveau très performant : la gestion de l'énergie, le confort hygrothermique, le confort acoustique. La gestion des déchets, la gestion de l'entretien et de la maintenance, la relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat, le chantier à faibles nuisances, les conforts visuels et olfactif, la qualité de l'air sont notées en performant, le reste des cibles bénéficiant d'un traitement de base.

D'autres projets d'envergure programmés

Ainsi que l'explique Roselyne Pennec, directeur de la maîtrise d'ouvrage au sein de la communauté de communes du Pays d'Aix, « il était essentiel avec ce projet de montrer une cohérence forte entre les compétences et les actions actuelles de la communauté en matière environnementale telles que la lutte contre la pollution de l'air, le développement des énergies renouvelables ou encore la charte intercommunale de l'environnement et l'engagement dans une démarche HQE pour nos constructions publiques communautaires. A ce propos, nous n'en sommes pas à notre premier coup d'essai puisque la salle de spectacles construite en 2001 sous maîtrise d'ouvrage CPA a été érigée selon les préceptes de la démarche HQE, sans que celle ci soit inscrite comme c'est le cas aujourd'hui comme opération pilote à l'expérimentation d'une certification ». Si le siége de la CPA apparaît comme la seconde opération d'importance en matière de bâti HQE, d'autres projets auront à lui emboîter le pas. Une piscine pourrait ainsi être équipée d'une chaufferie bois afin de profiter du gisement forestier de la région, tandis qu'un quartier d'habitation devrait pour sa part être entièrement construit selon les préceptes de la démarche HQE. Une première en France.

Calendrier des opérations

  • 2003 : pré-programmation
  • Mars 2004 : lancement concours de maîtrise d'œuvre
  • Janvier 2005 : désignation du lauréat
  • Début 2006 : début des travaux
  • Second semestre 2008 : livraison de l'ouvrage

Fiche technique

  • Maîtrise d'ouvrage : Communauté du Pays d'Aix
  • AMO programmation et démarche HQE : Oasiis/Ménighetti/Seti
  • Budget prévisionnel : 33 millions d'euros TTC valeur 2008 (20 millions d'euros HT coût de travaux)