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Boulenger mise sur la qualité environnementale

Pour quelle raison avez-vous fait procéder à l'évaluation environnementale et sanitaire de l'un de vos produits ?

Notre démarche vers le concept HQE est née de l'écoute client. A deux reprises, en 2000 puis 2001, des maîtres d'œuvre nous ont demandé la fiche de données environnementales de notre produit. Nous ne disposions pas de ces éléments mais conformément à l'esprit du système qualité ISO 9001, nous avons étudié comment y répondre.

En matière de développement durable, nous avions déjà engagé des actions, concrétisées notamment par une politique de traitement et valorisation des déchets d'emballage et industriels. Mais pour nos produits, nous n'avions rien. Nos clients nous ont ouvert ce nouvel horizon de l'impact des produits sur la préservation de la santé et de l'environnement.

Nous nous sommes renseignés auprès de la FFB sur la démarche HQE et les normes Afnor XP P01-010-01 et P01-010-02. Nous ne pensions pas, de prime abord, que nos revêtements pouvaient s'y inscrire compte tenu de l'image négative des produits à base de résine, mais nous voulions aller plus loin. Aidés par le CSTB, nous avons choisi, dans un premier temps, d'évaluer les caractéristiques environnementales et sanitaires de notre produit leader, le Terrazoflex H et de sa version monochrome, l'Haltoplex. Cela pour savoir comment il se situait par rapport à la norme.

En quoi cette évaluation a-t-elle changé votre politique de R&D ?

L'évaluation se concrétise par une cartographie très claire de tous les constituants inclus dans les normes. Elle permet donc de repérer immédiatement ceux dont l'impact est négatif sur le plan sanitaire ou environnemental. En cela, elle est un atout car le service Recherche & Développement dispose rapidement des axes d'action à mettre en place pour minimiser les impacts tant environnementaux que sanitaires. La cartographie contribue à restreindre les champs d'investigation de la R&D, par nature immense. Cette étape d'évaluation a été le point de départ d'une recherche sur la haute qualité environnementale.

Quelques mois ont suffi à l'équipe R&D pour étudier des possibilités de formulations différentes et aboutir à la mise au point d'un produit exempt de solvant et présentant, entre autres, un très faible niveau de composés organiques volatils et une inertie par rapport à la croissance fongicide et bactérienne. Ce produit a fait l'objet d'une fiche de déclaration environnement-santé du CSTB, validée par le CESAT (Comité Environnement-santé de l'Avis Technique). Afin de garantir que les modifications apportées n'altéraient pas ses caractéristiques techniques, durabilité et stabilité dans le temps, deux qualités primordiales qui font la réputation de nos sols coulés, nous avons engagé une démarche d'association à l'Avis Technique.

Cette démarche nous a ouvert des horizons. Grâce à elle et à la connaissance que nous avons acquise pour le produit Terrazoflex H, nous savons aujourd'hui dans quel sens travailler nos autres formulations pour proposer des produits à faible impact environnemental et sanitaire. Il est certain que ce que nous avons entrepris pour notre produit leader, nous l'appliquerons progressivement à l'ensemble de notre gamme de sols coulés.

Quelle est l'impact de cette démarche auprès de vos clients ?

La préoccupation de qualité environnementale est émergente mais va aller croissante. Le premier intérêt est, pour nous, d'avoir transformé l'image négative de nos produits à base de résine tant auprès des maîtres d'œuvre et d'ouvrage qu'auprès de nos propres applicateurs. Cela nous a ouvert aussi des marchés d'affaires auprès de quelques maîtres d'ouvrage sensibilisés, souvent pour des raisons personnelles, à la démarche HQE.

Il est évident que l'avenir se construira sur cette approche de développement durable. Certaines régions comme l'Alsace et le Rhône-Alpes, certains maîtres d'ouvrage tels que les mairies et les collectivités territoriales s'y intéressent déjà. Si les commanditaires sont encore peu nombreux à inclure les caractéristiques environnementales et sanitaires parmi les critères de choix des produits de construction, demain, ce sera la règle. Mais une précision devra être apportée pour permettre une véritable comparaison entre les fiches déclarative d'un produit ou celle ayant trait à un système, plus complète puisqu'elle intègre l'ensemble du processus, de sa conception à sa mise en œuvre. Aujourd'hui, il y a amalgame ce qui rend difficile cet examen comparé.

D'autres facteurs vont aussi contribuer à la croissance de la HQE, notamment la certification d'ouvrage. Celle-ci devrait inciter les partenaires de la construction à travailler dans des bonnes conditions de qualité avec de meilleurs produits et une organisation des plannings améliorée. Le surcoût de départ, souvent pointé, sera alors compensé par la réduction du nombre de sinistres ultérieurs souvent générés par une mauvaise qualité de produits ou de mise en oeuvre. Toutefois, avant d'en arriver là, il sera nécessaire de convaincre les maîtres d'ouvrage de l'intérêt de l'approche coût global incluse dans la démarche HQE.