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Pour une gestion optimisée des flux de déchets, d’eau et d’énergie

La maîtrise des impacts environnementaux liés aux activités humaines est aujourd’hui un enjeu majeur.L’explosion des consommations énergétiques qui contribuent fortement au changement climatique, la production massive de déchets et le faible développement des actions de valorisation des matériaux secondaires sont au cœur des préoccupations. Les collectivités territoriales, appelées à orienter leur politique vers une gestion optimisée des déchets, de l’eau et de l’énergie, expriment une forte demande pour des outils d’aide à la décision.

"Evaluation intégrée des systèmes urbains" : tel est le nom du programme transversal de recherche du CSTB, démarré en 2008. "Son objectif est d’apporter des éléments d’aide à l’orientation d’une politique publique favorisant la réduction globale des impacts liés aux flux de matières premières et secondaires," précise Emmanuel Jayr, responsable de l’action de recherche et ingénieur environnement au CSTB.

Adéquation avec les besoins en ressources

Débutés en 2008, les travaux de recherche s’articulent autour de trois axes : les déchets, l’énergie et l’eau.
Le travail en cours sur la partie déchets porte sur une méthodologie générale d’analyse des flux de matières : besoins en termes de recyclage, valorisation possible, contraintes régissant les flux de matériaux, bilan énergie et environnemental… L’outil d’aide à la décision ainsi mis au point pourra alors être appliqué à deux cas d’étude : le territoire du Grand Lyon pour les déchets des ménages et des collectivités, le département du Rhône pour les déchets de chantier et les besoins en ressources du secteur du BTP.
L'un des autres objectifs du programme est de retenir une méthode pour calculer la contribution des bâtiments à la consommation d’énergie d’un territoire. La commune de Cergy Pontoise, cas expérimental, a exprimé une demande très précise : connaître son empreinte carbone actuelle (état zéro) et la faire diminuer. Pour ce faire, un bilan détaillé sera établi à l’échelle du bâtiment pour identifier l’origine des émissions de GES et construire un plan d’actions. Un premier travail de quantification et de répartition des consommations d’énergie par poste a été réalisé à partir de données statistiques nationales et d’une estimation des besoins dans le résidentiel. "La difficulté à traiter du changement d’échelle spatiale, du bâtiment à l’agglomération, nous encourage à développer des méthodes adaptées," précise Jean-Marie Alessandrini, ingénieur en énergie au CSTB.
Enfin, pour la partie eau, des situations types utiles à la quantification des flux d'eau à l'échelle du quartier (lotissement de maisons individuelles, zone d'activités industrielles et commerciales, centre historique) et de la ville (étalement urbain, niveau d'imperméabilité et taux de croissance) ont pu être identifiées. Après cette phase d’inventaire, les flux d'eau consommés et rejetés seront analysés afin d’estimer le potentiel de réduction de la consommation en fonction des solutions techniques qui pourraient être mises en oeuvre. Dès 2010, l’outil d’aide à la décision pour une gestion optimisée de l’eau pourra être élaboré.

"A terme, le CSTB proposera aux collectivités locales un outil d’aide à la décision qui leur permettra d’orienter leur politique de gestion des flux en adéquation avec les besoins en ressources," conclut Emmanuel Jayr.