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Passerelle Müller : l'alliance de la sécurité et de l'esthétique

Après une longue fermeture à la circulation, la passerelle Müller a pu rouvrir ses portes au printemps dernier. Ce type d’ouvrage présente plusieurs particularités. Outre le démontage de l’ancienne passerelle, réalisé de nuit et inséré, en collaboration avec la SNCF, dans un planning de coupures de voies évidemment contraignant, on retiendra la spécificité de ce genre de réalisation architecturale.

Les passerelles mêlent intimement architecture et structure, esthétisme et pérennité, pragmatisme urbain et environnement social. Dès la phase de conception, toutes les différentes facettes du projet doivent s’imbriquer naturellement : calculs et projections techniques, dessins et maquette, contraintes financières et ambitions environnementales. Pour le cabinet DVVD, le choix d’un pont suspendu en une travée unique s’est vite imposé. Un choix tout en finesse et en transparence, et original : la passerelle Müller s’avère la première passerelle française suspendue au-dessus de faisceaux SNCF. Mais un choix ambitieux également, et un travail fin sur les mains courantes, finitions de sols, l’éclairage, les accès, etc.

Garde-corps en question

Parmi ces éléments d’ambiance de la passerelle : les garde-corps. Des éléments particulièrement importants dans cet environnement où la sécurité des piétons, des cyclistes et des passagers SNCF est un enjeu majeur. Sans même évoquer la hauteur de la passerelle et le risque de chute, précisons que cette dernière passe au-dessus de câbles électrifiés. Entre d’autres termes, pas question de s’amuser à "passer de l’autre côté" sous peine d’être électrocuté. Autre contrainte : ces garde-corps peuvent d’autant plus jouer un rôle négatif sur la stabilité au vent de la passerelle que cette dernière est suspendue !

Des essais ont donc eu lieu dans la soufflerie du CSTB à Nantes. Les résultats de la modélisation laissent un doute sur la stabilité du profil de la passerelle. Les échanges entre le CSTB et DVVD  aboutissent au remplacement des garde-corps opaques prévus initialement, par des garde-corps poreux, complétés de déflecteurs opaques horizontaux. Cette modification satisfait aux contraintes de sécurité tout en  stabilisant l’ouvrage. Aujourd’hui, les garde-corps de la passerelle Müller rythment la traversée, sur une trame de 4 mètres. Composés d’une maille anti-projection en acier inoxydable, ils présentent le triple avantage de transparence, de solidité et… d'absence de graffitis ! La passerelle en est habillée sur une hauteur de 2,5 mètres, dissuadant toute initiative dangereuse.