Navigation fluviale : études au fil du vent
Il arrive fréquemment que les convois fluviaux soient soumis à de brusques modifications de leur environnement, comme une rupture dans la topographie du terrain avoisinant le cours d’eau, ou un changement d’orientation de la voie navigable par rapport aux vents dominants. Cela peut s’avérer délicat pour les mariniers inexpérimentés et pour des bateaux présentant une surface au vent importante (transport de containers). "Ce cas de figure se présente au niveau de Donzère, dans la Drôme, relate Marc Dufresne de Virel, ingénieur au CSTB. D’orientation générale nord-sud, donc dans le sens du Mistral, le canal effectue un S sur 2 km afin de passer sous un pont de l’autoroute A7." Conséquence : les convois se trouvent confrontés à un vent traversier, notamment au niveau de la jonction avec le canal de Pierrelatte.
Des solutions pour garder le cap
La Compagnie nationale du Rhône (CNR) a fait appel aux équipes du CSTB de Nantes pour étudier cette zone. Deux campagnes d’études ont été effectuées en 2007 et en 2009. Le site concerné a été reproduit sur une maquette au 1/100e et passé en soufflerie. Objectifs : analyser les conditions de vent au niveau de ce passage et élaborer une solution (pose de brise-vent, aménagement du talus et de sa géométrie…) pour atténuer les effets du vent sur le bateaux. "Cette problématique des vents traversiers est également prise en compte par les entreprises de travaux publics intéressées par le grand projet du futur canal Seine Nord, poursuit Marc Dufresne de Virel. Ce dernier possèdera un pont canal passant à une petite trentaine de mètres au-dessus du sol et potentiellement exposé à de forts courants d’air latéraux." Un cas de figure où la vulnérabilité des bateaux empruntant un ouvrage à section particulièrement étroite doit être minutieusement étudiée. Tout comme les forces transversales pouvant s’exercer sur d’éventuels dispositifs de protection au vent et la structure du pont, ce qui impactera directement son dimensionnement.
